Tel-Aviv ; Des parcs et des tours remplaceront le cœur militaire
Une étape majeure est en train de s’amorcer pour Tel-Aviv. Avec l’évacuation prochaine du complexe militaire Kirya, le centre symbolique du commandement de Tsahal, la ville entrevoit une reconversion ambitieuse de cet espace stratégique. Lors d’une conférence organisée par l’Autorité foncière israélienne à Jérusalem, plusieurs cabinets d’architecture ont présenté leur vision pour ce site central, soulignant le rôle de l’intelligence artificielle comme outil de conception et simulation.
Kirya se situe au cœur de Tel-Aviv, bordé par des rues majeures comme Menachem Begin, Shaul Hamelech, Leonardo da Vinci, et Eliezer Kaplan. Son importance ne tient pas seulement à son usage militaire, mais aussi à sa proximité avec des pôles vitaux : centres politiques, commerce , culture, transports en commun. Ces atouts en font un terrain de projet urbain majeur.
Parmi les propositions, certaines visent à transformer le sol en espaces publics très nature : un grand parc verdoyant couvrant l’ensemble du site, promenades, secteurs de jeux pour enfants, bosquets, et zones de récréation. D’autres suggèrent de tirer parti du sous-sol et des niveaux souterrains pour des usages innovants : agriculture souterraine ou verticale, parkings, infrastructures de transport comme le métro, galeries commerciales, voire des espaces publics intégrant des rampes ou passerelles reliant les profondeurs au niveau de surface.
Des idées plus radicales incluent la construction de tours urbaines mixtes : résidentielles, commerciales, bureaux, tout enveloppé d’espaces verts, avec des constructions écologiques, des façades végétalisées, et une efficacité énergétique poussée. Certaines propositions intègrent des animations ou usages ludiques sophistiqués, comme un parc d’attractions au-dessus d’installations de bureau, ou des lieux de culture dans les étages supérieurs.
L’intelligence artificielle est présentée comme catalyseur : simulations d’ombre, de lumière, de flux de mobilité piétons ou voitures, modélisation de l’empreinte énergétique, gestion intelligente des ressources naturelles ou de l’eau, prédiction des usages à venir. Ce recours à l’IA permettrait aussi d’imaginer plusieurs scénarios, d’évaluer l’impact environnemental, et d’optimiser les rapports entre espaces bâtis, inutilisés, et zones ouvertes.
Parallèlement, déjà existant avant ces annonces, se trouvent des plans approuvés pour le projet « Keren HaKirya », qui prévoit la construction de tours de grande hauteur (jusqu’à 80 étages pour certaines), mêlant espace de bureaux, résidentiel, commerces et espaces publics, au-dessus de structures commerciales sur deux niveaux. Ce programme manifeste la volonté de densifier le centre-ville tout en proposant des zones accessibles et piétonnières, et en améliorant l’intégration de transports publics.
Selon les études récentes de planification spatiale en Israël, le développement urbain doit prendre en compte l’équilibre entre usages économiques, besoins sociaux, environnement et mobilité, et ce de manière stratégique. Le cadre réglementaire national incite à des projets mixtes, à la densification là où la demande est forte, et à utiliser les technologies modernes pour limiter l’impact environnemental.
Ce vaste chantier de réaménagement soulève également des défis : quel devenir pour les bâtiments militaires restants ou leurs infrastructures associées ? Comment concilier mémoire architecturale, identité urbaine et renouvellement fonctionnel ? Le financement, l’acceptation publique, l’imprévisibilité des usages futurs, et la gouvernance des données (dans le cadre de l’IA) seront autant de questions cruciales.
En somme, l’évacuation du complexe Kirya offre une occasion inédite pour Tel-Aviv de repenser son centre urbain sous le signe de l’innovation, de la nature et de la durabilité, tout en s’appuyant sur les possibilités offertes par l’intelligence artificielle. Le temps est à l’imagination active — et aux décisions qui façonneront la ville des décennies à venir.
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