Téhéran reste déterminé à détruire Israël

L’Iran met en avant le scénario du « 7 octobre » contre Israël

Bien que la guerre n’ait duré que douze jours, elle a ébranlé le régime de Téhéran, contraint de revoir sa doctrine de sécurité et de réévaluer ses préparatifs en vue d’une confrontation stratégique avec Israël. L’Iran reconstruit son programme de missiles et accroît la portée de ses engins, promeut un plan de réhabilitation et de réarmement du Hezbollah, et de hauts responsables du régime font pression sur le Guide suprême Ali Khamenei pour qu’il autorise le développement d’armes nucléaires.

par le Dr Yossi Mansharof

Près de cinq mois après l’opération Lion ascendant, la gravité de la menace israélienne pour le régime iranien est désormais profondément ancrée dans les mentalités. Malgré sa courte durée, le conflit a ébranlé la République islamique et l’a contrainte à revoir sa stratégie de sécurité nationale.

La guerre a non seulement endommagé les programmes nucléaires et balistiques iraniens, mais aussi les institutions gouvernementales et policières de Téhéran. Le régime, en proie à un traumatisme, tente de le surmonter en redorant son image auprès du public. Pourtant, ce traumatisme ne plonge pas les dirigeants iraniens dans le désespoir, du moins pour l’instant. Au contraire, il a renforcé leur motivation à revoir leur stratégie de sécurité nationale.

L’Iran relance donc son programme de missiles, étend la portée de ses missiles, poursuit un plan à long terme visant à reconstruire et à renforcer l’organisation terroriste libanaise Hezbollah, et subit une pression interne croissante sur Khamenei pour qu’il autorise le développement d’armes nucléaires.

Un point important du débat interne au régime sur les leçons tirées de la crise est l’appel lancé par Mehdi Mohammadi, analyste de sécurité de haut rang, à lancer une attaque de masse sur plusieurs fronts contre Israël. Mohammadi, qui est également conseiller de Mohammad Baqer Qalibaf, président du Majlis et membre du Conseil suprême de sécurité nationale iranien, a publié un article le 1er novembre dans les médias iraniens, affirmant que les conditions sont réunies pour une telle offensive.

Il a écrit qu’au « Liban, au Yémen, en Irak et en Iran, une nouvelle génération de résistants a émergé, une génération audacieuse et prête à payer n’importe quel prix dans la lutte contre Israël. »

Mohammadi a ajouté qu’il s’agit d’une guerre de survie entre Israël et l’Iran, ce qui signifie que le régime doit « penser de manière plus créative, à plus grande échelle et multidimensionnelle qu’il ne l’a fait au cours des trois dernières décennies ». Son propos était clair : une opération de massacre coordonnée sur plusieurs fronts.

Le titre de son article, « Les prochains octobre : le nouveau cauchemar du régime sioniste », ne laissait aucun doute sur ses intentions. Hier soir, il a réitéré son appel à une offensive sur plusieurs fronts et a exhorté le régime à préparer une opération où chaque composante de l’axe de la résistance participerait à une « bataille décisive, prolongée et d’envergure ». Une confrontation limitée, a-t-il averti, n’atteindrait pas le résultat escompté car elle ne profiterait qu’à Israël.

Mohammadi est connu pour la polémique qu’il a suscitée en juillet 2025 en publiant une story Instagram montrant une frappe nucléaire sur Israël. Face aux vives critiques, il a affirmé que la story avait été mise en ligne par l’administrateur de son compte à son insu.

Les informations disponibles indiquent que l’attaque du 7 octobre a été lancée sans que Yahya Sinwar n’ait coordonné étroitement son exécution avec le Hezbollah, Téhéran ou d’autres composantes de l’axe de résistance dirigé par l’Iran. Plusieurs rapports récents soulignent l’intense activité déployée actuellement par cet axe.

Ces éléments comprennent les révélations du ministre de la Défense israélien, Israel Katz, concernant la présence des Houthis en Syrie; les rapports sur les efforts déployés par les organisations terroristes Hamas et Jihad islamique palestinien pour s’implanter en Syrie ; le plan des Houthis visant à infiltrer Israël depuis la frontière jordanienne via l’Irak ou l’Arabie saoudite ; et la réhabilitation et le renforcement des forces en cours du Hezbollah.

Dans le cadre des préparatifs d’Israël face à la menace que représente l’axe iranien, Tsahal a finalisé la création de la Division 96 en septembre 2025. Cette division a pour mission d’empêcher l’infiltration de Palestiniens, de milices irakiennes et de Houthis en Israël via la frontière jordanienne. Elle sera déployée d’Ein Gev à Massada. Toutefois, la construction de la clôture frontalière dans cette zone et l’aménagement d’ouvrages de génie civil doivent être accélérés afin de prévenir toute incursion.

Dans le même temps, Israël doit se préparer à la menace émergente et surveiller de près les préparatifs que pourraient mener le régime iranien et l’axe de la résistance en vue d’une attaque sur plusieurs fronts. Il est impératif d’empêcher Téhéran de reconstituer et de réarmer ses forces supplétives, car cela pourrait déclencher une telle attaque. Les déclarations de hauts responsables iraniens, de Khamenei au porte-parole des forces armées iraniennes, Abou al-Fadl Shekarachi, démontrent clairement que Téhéran reste déterminé à détruire Israël.

Par conséquent, outre la surveillance du renseignement et les préparatifs défensifs, Israël aurait tout intérêt à élaborer une offensive préventive dévastatrice sur plusieurs fronts et à la lancer au moment opportun. De plus, tant que des éléments de l’axe de la résistance continueront d’attiser l’instabilité en Syrie et que le régime d’Assad fera preuve d’une faiblesse chronique, un retrait des zones conquises par Israël dans le sud de la Syrie constituerait une manœuvre périlleuse.

JForum.fr avec ILH

Lancement de missile par les Gardiens de la révolution iraniens (photo d’archive). Photo : EPA | Photo : EPA

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