Syrie : Les enjeux d’une guerre aux multiples acteurs et la position délicate d’Israël
Dans le tumulte syrien, les rebelles djihadistes ont frappé fort avec une offensive éclair dans les régions d’Alep et d’Idlib, infligeant un coup dur au régime de Bachar al-Assad. En l’espace de quatre jours, ils ont pris le contrôle de 63 localités, y compris une partie stratégique de la ville d’Alep, capitale économique et deuxième plus grande agglomération du pays avec près de deux millions d’habitants. Ce revers souligne les fragilités persistantes du régime malgré le soutien crucial de la Russie, de l’Iran et du Hezbollah.
Depuis le début du conflit, Assad a réussi à maintenir son pouvoir grâce à l’appui militaire et logistique de ses alliés, mais sans engager directement son armée contre Israël. Ce dernier observe la situation avec une inquiétude grandissante, redoutant que les groupes djihadistes sunnites, souvent soutenus par la Turquie, ne s’établissent près de sa frontière nord.
Pour Israël, la présence d’acteurs comme le Hezbollah ou les factions sunnites extrémistes est un choix entre deux menaces majeures. Ce dilemme stratégique soulève des questions cruciales : Israël doit-il se positionner dans ce conflit complexe ? Doit-il soutenir les Kurdes et les Druzes, eux aussi en opposition au régime d’Assad, pour contrer ces menaces multiples ?
L’objectif central pour Tel-Aviv reste d’empêcher la livraison d’armes iraniennes à destination du Hezbollah via la Syrie. Bien que l’Iran prétende que ces transferts visent à renforcer les forces d’Assad, Israël ne peut ignorer leur impact potentiel sur l’équilibre des forces au Liban. C’est pourquoi l’armée israélienne multiplie les frappes préventives contre les convois d’armes et les infrastructures militaires pro-iraniennes en territoire syrien.
En affaiblissant ces forces, Israël espère contenir l’influence croissante de l’axe chiite dans la région. Chaque attaque visant des milices pro-iraniennes ne fait pas seulement partie d’une stratégie défensive, mais aussi d’un calcul géopolitique visant à limiter la projection de puissance de l’Iran au-delà de ses frontières.
La période actuelle pourrait offrir à Israël une occasion unique de prendre l’avantage sur l’Iran, affaibli par son engagement en Syrie. Une intervention ciblée contre les infrastructures militaires et nucléaires iraniennes pourrait affaiblir durablement la République islamique, mais le calendrier joue un rôle clé. Avec l’entrée en fonction imminente d’un nouveau président américain, Israël pourrait perdre une certaine liberté d’action.
Le gouvernement israélien est donc confronté à un choix stratégique : agir rapidement pour profiter de cette fenêtre d’opportunité ou risquer de voir l’Iran consolider ses positions en Syrie. Une intervention bien calculée pourrait perturber les ambitions régionales de Téhéran et affirmer la position d’Israël comme acteur incontournable de la sécurité régionale.
Dans ce contexte volatile, Israël pourrait envisager des alliances tactiques avec des acteurs locaux tels que les Kurdes et les Druzes. Ces communautés, déjà en lutte contre Assad, pourraient devenir des partenaires précieux pour contenir les menaces communes. Une telle coopération pourrait également envoyer un signal fort à l’Iran et ses alliés : Israël est prêt à agir de manière proactive pour garantir sa sécurité.
En définitive, la situation en Syrie reste une poudrière où chaque décision comporte des risques majeurs. Toutefois, l’inaction pourrait être tout aussi périlleuse, permettant à l’Iran de renforcer sa présence et de devenir une menace encore plus directe pour Israël. Pour Tel-Aviv, le défi est donc de trouver un équilibre entre prudence et audace dans un contexte où chaque mouvement peut changer la donne régionale.
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