Syrie, les contours de l’accord de paix

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Israeli military vehicles are stationed close to the Druze village of Majdal Shams, by the fence separating the Israel-annexed Golan heights and a buffer zone with the rest of the Syrian territory, on December 10, 2024. (Photo by Jalaa MAREY / AFP)

Syrie, les contours de l’accord de paix

Israël et Syrie : vers une paix historique d’ici fin 2025 ?

Un vent de changement souffle sur le Moyen-Orient. Pour la première fois depuis des décennies, des sources proches du pouvoir syrien évoquent des négociations avancées entre Damas et Tel-Aviv, en vue d’un accord de paix d’ici à la fin 2025. Ce dialogue inédit s’accompagnerait d’un retrait progressif d’Israël des territoires récemment contrôlés, y compris des zones sensibles comme le sommet du mont Hermon, et pourrait ouvrir la voie à des projets économiques conjoints sur le plateau du Golan.

Selon des informations publiées par The Media Line et relayées par des médias israéliens, un haut responsable syrien aurait confirmé qu’un accord de normalisation complète est à portée de main. Le Golan, zone stratégique majeure — surplombant la Syrie, le Liban et Israël, et riche en ressources hydriques — serait au cœur des discussions. Des propositions évoquent sa transformation en « jardin de la paix », illustrant une volonté de tourner la page du conflit par le développement économique.

Le président du Conseil de sécurité nationale israélien, Tzachi Hanegbi, a indiqué lors d’une réunion confidentielle de la Knesset que les échanges avec la Syrie ne passaient plus uniquement par des canaux indirects, mais par une communication directe et soutenue à plusieurs niveaux. Dans cette perspective, la Syrie — comme le Liban — pourrait s’inscrire dans un processus de normalisation régionale, dans la continuité des accords d’Abraham.

Le conflit entre les deux pays remonte à la création d’Israël en 1948. Depuis, les guerres de 1967 et 1973 ont profondément marqué les relations, notamment l’occupation du plateau du Golan par Israël, annexé en 1981 sans reconnaissance internationale (à l’exception des États-Unis sous Donald Trump).

Ces négociations s’inscrivent dans un contexte post-conflit pour la Syrie, affaiblie par plus d’une décennie de guerre civile, de sanctions économiques et de dépendance extérieure. Selon le Dr Kamal Jbeili, chercheur à Damas, ce tournant diplomatique serait motivé par une reconfiguration des priorités stratégiques syriennes : retrouver une place sur la scène régionale, tout en soulageant l’économie.

Pour Jbeili, un accord pourrait servir d’instrument politique et économique, à condition que la souveraineté syrienne et la question du Golan soient garanties par des accords précis. De son côté, Mostafa Al-Nuaimi, spécialiste de l’influence iranienne, voit dans cette ouverture une forme de neutralisation volontaire de la Syrie vis-à-vis du conflit israélo-iranien. Il note que Damas ne réagit plus aux frappes israéliennes sur son sol, ce qui suggère soit une tolérance implicite, soit une incapacité à intervenir.

La possible réduction de l’empreinte iranienne en Syrie — dans un contexte où plusieurs États arabes renouent avec le régime d’Assad — pourrait également faciliter un rapprochement avec Israël. Rola Abdullah, analyste politique, souligne néanmoins les fortes divisions au sein de la société syrienne, où toute concession non transparente sur les terres ou la souveraineté nationale reste sujette à critique.

Si un tel accord aboutit, il pourrait avoir un impact considérable sur les dynamiques régionales : atténuation des tensions, redistribution des alliances, et relance des processus de paix dans d’autres foyers de conflit comme la Libye ou le Yémen. Les États-Unis et la Russie, présents militairement et diplomatiquement dans la région, observeront de près les termes et les implications d’une telle entente.

Enfin, les pays arabes déjà engagés dans les accords d’Abraham pourraient saluer ce pas vers la paix. D’autres, en revanche, pourraient s’y opposer tant que la question palestinienne reste irrésolue.

Ainsi, alors que les tensions restent vives au Proche-Orient, une issue diplomatique entre Israël et la Syrie paraît plus réaliste qu’elle ne l’a été depuis des décennies. Si elle se concrétise, elle marquera un tournant historique dans un conflit figé depuis 1948, avec le potentiel de redessiner les lignes de force régionales pour les années à venir.

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