Survie. Le témoignage saisissant de l’ex-otage Yosef-Haïm Ohana.

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Dans sa première interview accordée à la télévision israélienne depuis sa libération, l’ancien otage Yosef-Haïm Ohana a raconté avoir été roué de coups pendant sa captivité, et avoir convaincu ses geôliers de ne pas le tuer en faisant appel à leur désir de voir libérer les prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël.

« Dans le premier lieu où j’ai été retenu captif, un homme irrité est brusquement entré dans la pièce, a sorti son arme, l’a pointée sur ma tête et m’a demandé : ‘Dis-moi combien de personnes tu as tuées ? Maintenant, je vais te tuer’ », raconte Ohana dans un extrait de l’interview diffusé lundi. L’interview complète sera diffusée mardi.

« Je lui ai répondu : ‘Zéro, zéro, je n’ai tué personne.’ Il m’a alors répondu : ‘Oh, toi aussi tu me mens’, et s’apprêtait à me tirer dessus », poursuit Ohana.

« C’est alors qu’un cheikh est arrivé, lui a saisi le bras et l’a tiré en lui disant : ‘Pas maintenant.’ »

Ohana a expliqué qu’il était parfois « spontanément » tabassé par ses geôliers, mais aussi lors de séances « organisées », au cours desquelles les terroristes disaient aux otages : « Votre pays a fait ceci ou cela, et maintenant nous nous vengeons. »

« Ils nous ont fait choisir lequel d’entre nous serait tué ou simplement blessé. Ils ont lancé un tirage au sort pour nous », ajoute-t-il, décrivant les violences psychologiques infligées par leurs bourreaux.

L’ex-otage Yosef-Haïm Ohana arrivant à l’hôpital après deux ans de captivité dans les geôles du Hamas à Gaza, le 13 octobre 2025. (Crédit : Shauli Landner/GPO)

Ohana a également décrit le tunnel dans lequel il était détenu : « D’un côté, il y a un couloir sombre ; de l’autre côté, il y a un autre couloir sombre. Je ne sais pas, à droite ou à gauche, nous avons une lampe LED. »

« Au début, quand quelqu’un venait avec une lampe, nous attendions, pensant qu’ils allaient peut-être nous apporter une théière ou quelque chose comme ça », raconte-t-il.

« Une fois, ils sont venus, nous les avons salués, et soudain, ils ont commencé à nous frapper. »

« Ils ont reçu un ordre et ont commencé à nous frapper. Ils nous ont mis contre un mur, nous ont retiré nos tee-shirts et nous ont battus », poursuit-il.

« Depuis ce jour, nous avons appelé cela ‘les lampes arrivent’. Et chaque fois que nous voyions des lampes, nous étions pris de panique. Personne ne savait où aller. ‘Dois-je rester debout ? Dois-je m’asseoir ? Qui sera le premier à encaisser le coup ?’ Nous voulions nous réfugier le plus loin possible à l’intérieur, mais nous avons alors réalisé que cela serait mal vu et que nous devions nous répartir dans toute la pièce », explique Ohana.

« Nous aurions préféré qu’ils ne viennent pas pendant une semaine, deux semaines, un mois, qu’ils nous laissent tranquilles. »

Il a raconté comment il avait convaincu ses geôliers de ne pas le tuer en « utilisant leur logique », sachant qu’il était un « atout important » pour le groupe terroriste.

Il raconte notamment avoir dit à l’un de ses bourreaux qui s’apprêtait à le tuer : « Quoi, tu vas te venger sur moi pour satisfaire ton peuple, mais qu’en est-il des prisonniers qui attendent d’être libérés contre moi, pour revoir leur famille ? Si je meurs, moins de prisonniers seront libérés. »

Ohana a été enlevé lors du festival de musique Supernova, le 7 octobre 2023, pendant le massacre perpétré par le Hamas dans le sud d’Israël, au cours duquel plus de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées et 251 otages ont été enlevés et emmenés à Gaza.

Il faisait partie des vingt derniers otages relâchés le 13 octobre, après 738 jours de captivité, dans le cadre de la première phase du plan du président américain Donald Trump visant à mettre fin à la guerre à Gaza. Les dépouilles de treize otages, dont un soldat mort au combat pendant la guerre contre le Hamas en 2014, sont toujours détenues à Gaza.

Ohana est sorti de l’hôpital la semaine dernière et est rentré chez lui à Kiryat Malachi (sud).

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