Stéphane Boujnah a célébré le 17 mars les 25 ans d’Euronext. « Se battre ou mourir, il faut choisir ! »

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« Se battre ou mourir, il faut choisir ! » C’est en reprenant à son compte une citation de Thucydide et en la simplifiant quelque peu – « Il est dans la nature de l’homme d’opprimer ceux qui cèdent et de respecter ceux qui résistent », avait plutôt écrit l’historien grec et auteur de La Guerre du Péloponnèse – que Stéphane Boujnah a célébré le 17 mars les 25 ans d’Euronext. Et son patron n’est pas seul à penser que l’histoire du désormais premier marché boursier européen ressemble à une belle parabole au moment où le changement d’alliance des Etats-Unis sonne l’heure du réveil.

Né de la fusion improbable des Bourses de Paris, Bruxelles et Amsterdam en 2000, avalé puis rejeté par le New York Stock Exchange, Euronext a trouvé son salut dans un projet paneuropéen qui regroupe aujourd’hui sept places du continent. Coté depuis 2014, il a vu sa capitalisation (13 milliards d’euros, « plus qu’Accor, autant que Bouygues, presque comme Renault », précise Boujnah en bombant le torse) multipliée par dix, et représenter plus de deux fois celle de la Bourse de Londres. Qui imaginerait également que le volume traité y est deux fois plus élevé qu’à la City ?

Au front depuis dix ans, Européen de la meilleure espèce (« Il n’y a pas de petits pays, il n’y a que de grandes nations »), le général Boujnah est à son affaire quand Donald Trump menace : « Nous sommes des obsédés de l’autonomie stratégique. Pour être libre, il faut être craint, il faut être fort. Et quand la violence viendra, il faudra que les chefs des armées soient nos amis. »

Quelle prise de conscience ! Euronext, dans un communiqué embarrassé, reportait la mesure de trois mois, le temps que son conseil scientifique, sans doute infiltré par de méchants Américains, soit mis au pas par l’impétueux Boujnah, qui a déjà sa nouvelle lecture de l’ESG : « A l’heure de l’autonomie stratégique, ESG ne veut plus dire Environnement-Social-Gouvernance, mais marquer les priorités Energie-Sécurité-Géostratégie. Et Airbus, Safran ou Thales doivent pouvoir se financer dans les meilleures conditions. »

Il n’a pourtant pas échappé à notre général-argentier que le pays est endetté à l’heure de se réarmer : « Euronext devra donc donner la meilleure visibilité à de nouveaux produits financiers, par exemple des Europe free bonds, sur le modèle des Victory bonds des années 1940. » Bigre… Après tant d’énergie déployée, on a envie simplement de dire au patron d’Euronext : « Repos, guerrier, vous avez bien travaillé. »

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