Stanley Fischer, pilier économique d’Israël

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Stanley Fischer, pilier économique

L’héritage d’un maître de l’économie israélienne
Stanley Fischer, décédé à l’âge de 81 ans, laisse derrière lui un héritage économique unique en Israël. Considéré comme l’un des architectes majeurs de la stabilité financière du pays, il fut aussi, selon plusieurs analystes, la meilleure nomination jamais faite par Benjamin Netanyahou. Son parcours, à la fois discret et déterminant, incarne l’excellence technocratique dans un environnement politique souvent instable.

Un tournant dans les années 1980
En 1985, alors que l’économie israélienne était au bord du gouffre, Fischer fut intégré à une équipe américano-israélienne chargée de redresser la situation. L’inflation dépassait les 400 %, les réserves de change fondaient, et la croissance était en berne. Avec l’économiste israélien Michael Bruno, il contribua à un programme d’ajustement radical : réduction des subventions, gel des salaires, contrôle des prix, autonomie de la Banque d’Israël sur les taux d’intérêt, et interdiction pour l’État d’imprimer de la monnaie pour financer les déficits.

Ces mesures, perçues comme sévères mais nécessaires, portèrent leurs fruits. L’inflation fut jugulée, le shekel stabilisé, et la monnaie nationale fut même « relancée » avec l’introduction du nouveau shekel. L’économie israélienne entamait alors une mutation profonde, quittant progressivement le modèle socialiste pour embrasser une logique plus libérale et compétitive.

Gouverneur de la Banque d’Israël : un choix audacieux
En 2005, alors que peu de citoyens israéliens connaissaient son nom, Stanley Fischer fut proposé par le Premier ministre Ariel Sharon comme gouverneur de la Banque d’Israël. L’annonce suscita surprise et scepticisme. Certains doutaient même de sa capacité à communiquer en hébreu. Mais dès sa prise de fonctions, Fischer donna tort à ses détracteurs. Non seulement son hébreu était fluide, mais il arriva en poste avec un objectif clair : renforcer l’indépendance de la Banque d’Israël et inscrire ses missions dans la loi.

Malgré les turbulences politiques — quatre ministres des Finances en deux ans, le désengagement de Gaza, et des scandales de corruption — Fischer resta constant. Sa gestion rigoureuse permit au pays de maintenir une stabilité monétaire, même lorsque les institutions étaient secouées.

Une figure centrale durant la crise de 2008
La crise financière mondiale de 2008 fut un tournant. Alors que la récession frappait durement les économies occidentales, Fischer adopta une approche proactive : baisse des taux directeurs, achat massif d’obligations, intervention sur les marchés de change pour éviter une surévaluation du shekel.

Cette politique, jugée audacieuse par certains, permit à Israël de limiter les dégâts. Le pays ne connut que deux trimestres de croissance négative, alors que de nombreuses économies sombraient dans une profonde récession. Fischer gagna alors le respect de ses homologues à l’international, devenant un modèle pour d’autres gouverneurs de banques centrales.

Un rempart contre les dérives politiques
Au-delà de la technique, Fischer incarna un contre-pouvoir essentiel. Dans un pays où les décisions économiques sont souvent happées par des considérations électorales, il s’opposa frontalement aux pratiques à court terme. Lorsqu’un PDG de banque prit une décision jugée risquée, Fischer fit pression pour son renvoi. Quand Israël découvrit du gaz naturel, il insista pour que les recettes servent l’intérêt public à long terme via un fonds souverain, plutôt qu’un usage politique immédiat.

Il agit aussi pour encadrer le marché immobilier, évitant à Israël une crise comparable à celle des subprimes aux États-Unis. Sa capacité à anticiper les risques et à prendre des décisions indépendantes fit de lui un symbole d’intégrité et de compétence.

Une figure que l’on regrette
Aujourd’hui, alors que la gouvernance économique israélienne est souvent décriée pour son instabilité et ses orientations politiciennes, le souvenir de Stanley Fischer résonne avec nostalgie. Il fut un homme de principes, rigoureux mais pragmatique, dont les décisions ont sauvé Israël de l’effondrement et posé les bases de sa résilience économique actuelle.

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1 COMMENTAIRE

  1. Stanley Fischer, un grand banquier, un grand économiste et un grand Juif. Il a rendu des services inestimables à ISRAEL. Un vrai mensch

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