Soroka ; Un massacre évité de justesse
Un ordre qui sauve
Ce qui aurait pu devenir un carnage a été évité de justesse grâce à une décision rapide et audacieuse. Jeudi dernier, un missile balistique iranien s’est abattu sur l’hôpital Soroka de Beersheba, touchant en plein le service de chirurgie situé au troisième étage. Pourtant, à l’exception d’un blessé léger, aucun patient ne se trouvait à cet endroit critique. Ce résultat quasi miraculeux n’est pas dû au hasard, mais à une directive claire et ferme du directeur général du ministère israélien de la Santé, Moshe Bar Siman-Tov.
En effet, la veille de l’attaque, mercredi après-midi, Bar Siman-Tov a donné un ordre inhabituel mais catégorique : « Dégagez le bloc opératoire ; ce n’est pas sûr. » Cette décision a pu surprendre certains membres du personnel hospitalier, voire paraître excessive à première vue. Pourtant, le lendemain matin, alors que les sirènes d’alerte retentissaient à travers le désert du Néguev et qu’un missile frappait le bâtiment hospitalier, plus personne ne doutait de la justesse de cet avertissement.
Le service touché avait été entièrement évacué, patients comme personnel, vers des zones plus sécurisées de l’établissement. Ce transfert stratégique, décidé en amont et mis en œuvre sans délai, a permis d’éviter un bilan humain potentiellement dramatique. Sans cette anticipation, des dizaines de vies auraient pu être perdues.
Cette action rapide et lucide s’inscrit dans la ligne de conduite de Bar Siman-Tov depuis qu’il a accédé à des postes de haute responsabilité dans le secteur public. Né en 1976 à Yehud, et formé en économie et finance à l’Université hébraïque de Jérusalem, il a d’abord fait ses preuves à l’Institut national d’assurance, puis au ministère des Finances, où il a contribué à des réformes sociales et négocié l’issue d’une grève des médecins en 2011.
Son parcours le mène ensuite à Washington en tant qu’attaché économique d’Israël pendant sept ans. En 2015, il devient le premier directeur général non médecin du ministère de la Santé, où il se fait remarquer par son approche analytique et sa gestion efficace, notamment lors de la pandémie de COVID-19. Il s’illustre alors par une communication claire et régulière, et par des mesures de prévention saluées, comme l’introduction d’un étiquetage nutritionnel renforcé sur les aliments.
C’est cette capacité à garder la tête froide, développée lors de crises sanitaires majeures, qui s’est révélée cruciale face à la menace d’une attaque directe sur un hôpital civil. Lorsque les services de renseignement israéliens ont signalé la possibilité d’une salve coordonnée de missiles et de drones visant à saturer les défenses du pays, Bar Siman-Tov a pris ses responsabilités. Il n’a pas hésité à agir sur la base d’une simple probabilité, préférant prévenir plutôt que regretter.
« Son action anticipée a transformé ce qui aurait pu être un massacre en un souvenir mineur », a confié un cadre de l’hôpital Soroka. Tandis que les équipes de secours dégagent les gravats et réparent les dégâts matériels, la vie reprend peu à peu son cours normal au sein de l’établissement. Mais l’événement rappelle crûment à quel point les décisions prises en amont peuvent sauver des vies.
Le cas de Soroka illustre la nécessité d’une coordination étroite entre les autorités de santé et les services de renseignement en temps de conflit. Il met aussi en lumière la valeur ajoutée d’un leadership formé à gérer l’urgence, capable d’aller à l’encontre des routines lorsqu’il le faut.
Plutôt qu’un simple acte administratif, l’ordre de Bar Siman-Tov s’inscrit dans une stratégie de protection des populations civiles, même dans les lieux les plus sensibles et vulnérables comme les hôpitaux. Il rappelle enfin que, parfois, la discrétion d’une décision bien pesée peut avoir des conséquences infiniment plus fortes que bien des discours.
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