Senny Mayulu, l’un des héros du Paris Saint-Germain vainqueur du FC Barcelone ce mercredi soir, a vu le jour le 17 mai 2006. Soit un mois et demi après la naissance de l’After Foot sur RMC. Si le premier a participé la victoire de son club en marquant un but, le second a lui aussi vécu une soirée extraordinaire en inaugurant un concept inédit en France : Un restaurant à son effigie.
C’est à Boulogne-Billancourt, face à l’Île Seguin et à quasi-égale distance du siège de la radio et du Parc des Princes que se trouve le nouveau restaurant estampillé « After Foot ». Pour les profanes, l’émission, initialement programmée après les matchs de football (d’où son nom) est aujourd’hui un mastodonte des ondes diffusé tous les soirs, 365 jours par an, et qui truste le haut des classements : Emission la plus écoutée le soir en direct à la radio et premier podcast de France toutes catégories confondues avec près de 15 millions d’auditeurs mensuels.
« On voulait avoir un endroit à nous »
Une référence donc, affichée jusque sur la vitrine du restaurant, juste à côté du vrai nom de ce dernier, le « Dopo », un clin d’œil à peine voilé (After et Dopo signifient tous les deux « après » en anglais et en italien).
« C’est dans l’idée de tout ce qu’on fait avec “l’After” », explique Gilbert Brisbois, fondateur et présentateur de l’émission depuis ses débuts, à savoir entretenir un lien avec nos auditeurs, et toujours faire participer le plus grand nombre. » Alors que les fidèles de l’émission se pressent à l’entrée du restaurant pour assister à l’événement à plus d’une heure du début du match, il ajoute : « On a souvent fait des délocalisations, mais on voulait avoir un endroit à nous, où on peut se retrouver avec les auditeurs, où on regarde des matchs en mangeant. Mais un truc de qualité, sérieux, pas du low cost. »
Ok, mais entre ça et l’ouverture, il y a un monde… que nous explique son acolyte et journaliste star de l’émission, Daniel Riolo : « L’idée est née en octobre 2021. Avec Gilbert, nous sommes allés à Cassis pour interviewer Michel Platini qui nous a reçus dans son restaurant. Le lendemain, nous y sommes revenus pour dîner et c’est là que je lui ai dit : C’est ça qu’on devrait faire. Ouvrir un restaurant de l’ “After”. Pour moi qui aie toujours fantasmé l’idée, un restaurant c’est un aboutissement total. »
Une ambiance « Sports bar » new-yorkaise avec un esprit italien
Alors pendant deux ans, Gilbert et Daniel rencontrent des pontes de la restauration qui les encouragent, mais les alertent aussi sur la difficulté de gérer un restaurant. « C’était une super idée, sauf que ce n’est pas notre métier de faire ça. On ne sait rien faire à part dire si la nourriture est bonne ou pas », explique Daniel Riolo.
Aussi, l’idée retombe et pendant un an et demi n’est plus évoquée… jusqu’en mai dernier, quand Karim Nedjari, Directeur général de RMC Sport, est contacté par des professionnels du secteur qui sont intéressés par la marque « After Foot ». Bien au fait des envies de restauration de ses animateurs, il prend la balle au bond et établit le contact entre tout ce petit monde.
« Ça a matché direct », commente Ludovic Bequignon déjà à la tête de neuf restaurants à Paris mais dont le Dopo est le premier orienté vers le sport. « Ici quand on parle de sport et de bar, ça prend tout de suite la forme d’un pub irlandais. Nous, nous voulions une ambiance new-yorkaise, parce qu’ils ont un véritable savoir-faire là-bas, mais avec un esprit italien », ajoute-t-il.
Des chefs napolitains
Pour s’assurer de la qualité de la proposition, il embauche un chef et un pizzaïolo, tous deux napolitains. « On a mis un point d’honneur sur la qualité des produits et l’authenticité des recettes, assure Ludovic Bequignon, c’est ultra-important notamment parce qu’un de nos associés est Daniel Riolo, qui est Italien (il a la double nationalité) et ultra-exigeant. Il vérifie tout, il goûte tout. »
Thomas et Karl confirment l’attente : « depuis vingt ans que Daniel nous serine avec ses pizzas. Il a intérêt à assurer maintenant ! » Tous deux affublés d’un maillot du PSG, ils sont là pour le match, mais surtout pour l’After foot. Fidèles auditeurs, ils se réjouissent de voir un tel lieu ouvrir. « L’After, c’est plus qu’une émission de radio maintenant. C’est une communauté. Ça fait plaisir de les voir en vrai. Ces gars, ils font partie de nos vies, ce sont des voix qu’on connaît par cœur. Comme des potes, parce qu’on les écoute tout le temps », lance Karl, originaire du 95.
L’After Foot a « donné ses lettres de noblesse au foot »
« On est des années 80. Avant, on disait des fans de foot qu’on était des “teubés”, des “cailleras”. Même des mecs de classes sociales plus aisées n’osaient pas dire qu’ils aimaient le foot de peur d’avoir des commentaires condescendants. Eux ont donné ses lettres de noblesse au foot. Ils parlent de tactique, d’analyse, de la culture autour du foot. Ils ont des sujets et un public hyper éclectique. Ils ont réuni plein de gens de milieux différents et maintenant il y a un lieu pour que ces gens se retrouvent », ajoute Thomas.
À côté d’eux commencent à circuler les premières pizzas sorties des cuisines visibles depuis la salle par une baie vitrée entourée de maillot du Napoli, le club mythique de Diego Maradona. Plusieurs figures de la station, Estelle Denis, Stephen Brun, Alain Marshall ou encore Olivier Truchot sont déjà attablés à les goûter, en terrasse, mais les yeux rivés sur les multiples écrans géants qui diffusent le match du soir.
Un patrimoine à cultiver, une marque à développer
A deux tables d’eux, Karim Nedjari peut se féliciter de la soirée. Après les délocalisations (Maroc, Etats-Unis, etc.), le magazine (La revue de l’After), les croisières, une pièce de théâtre, la télévision… l’émission phare de RMC Sport continue, même après vingt ans, de grandir. « Le cœur de cible de l’émission est et restera de faire de la bonne radio, de l’opinion, de l’analyse et du journalisme autour du foot. Mais aujourd’hui il faut sans cesse se renouveler et regrouper la communauté… Il faut cultiver ce patrimoine. Alors on s’inspire des médias à l’américaine qui développent beaucoup autour de leur marque. » Voyant toujours plus loin, le directeur général confie même réfléchir à une marque de vêtements à l’effigie de l’émission.
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Ce sera pour plus tard. Le match vient de se terminer et l’assistance applaudit la performance du PSG et attend celle des hôtes du soir. Car oui, l’émission du jour aura lieu dans le restaurant même. Et pas au milieu des tables, mais dans un studio de radio aménagé qui surplombe la salle. Un studio « permanent » qui accueillera désormais régulièrement des émissions de l’After, « pour les événements exceptionnels » selon Gilbert Brisbois qui promet quand même une certaine régularité, mais aussi sans doute d’autres émissions de la station.
Le dessert de la soirée, au même titre que les tiramisus qui fleurissent les tables désormais, pour Hervé et Jocelyn : Ils voient leur émission favorite se passer sous leurs yeux et les animateurs s’agiter dans une cuisine qu’ils maîtrisent, celle-là. Après avoir souhaité l’anniversaire de Luis Fernandez, présent ce soir et parrain du restaurant avec Frédéric Piquionne, Hervé formule tout de même un dernier souhait avant de quitter les lieux : « Je rêve de voir Marco Verratti venir manger une pizza qui lui serait servie par Daniel Riolo. » Les habitués comprendront.
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