Sarah Knafo s’impose au Parlement européen

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« C’est la première fois qu’un député à la droite du PPE arrive à obtenir un texte aussi stratégique. »

Sarah Knafo avait, dès le départ, sidéré les observateurs lorsqu’elle s’était vue confier la rédaction de ce rapport. En effet, le mécanisme d’attribution de ces rapports parlementaires est généralement soigneusement verrouillé par les partis de la coalition von der Leyen au nom de la logique du cordon sanitaire. « C’est la première fois qu’un député à la droite du PPE arrive à obtenir un texte aussi stratégique. Pendant des années la droite nationale a tout simplement été écartée. », rappelle une source au sein de l’administration du Parlement. « C’est un très beau cadeau qui lui a été fait, grince l’élue d’un parti concurrent, je ne comprends pas que les autres groupes aient laissé passer ça ». En février 2025, le média Euractiv s’inquiète même que Sarah Knafo ne menace ainsi le cordon sanitaire.

L’obtention du titre de « rapporteur » a, en effet, permis à la vice-présidente du groupe Europe des Nations Souveraines (ENS) d’échanger avec un large éventail d’entrepreneurs et d’experts, en France et à l’étranger. Dans cette liste, on retrouve de nombreuses entreprises de la tech française, comme Rapid.Space, Interstis, et Whaller, des grands groupes comme Dassault ou Thalès, mais également des géants américains comme Netflix et Meta et des experts reconnus, comme Christian Harbulot, le créateur de l’École de Guerre Économique ou Olivier de Maison Rouge, auteur et avocat spécialisé en intelligence économique. La semaine dernière encore, la députée européenne de Reconquête intervenait lors d’une conférence à Rome pour présenter son rapport et ses solutions devant un public d’élus, de ministres et d’entrepreneurs.

Après un discours remarqué sur le Bitcoin l’an passé, relayé par le président du Salvador, Nayib Bukele, et sa rencontre avec Michael Saylor, pape du Bitcoin, à Washington, Sarah Knafo continue à se positionner comme la spécialiste des sujets tech dans la sphère politique, en particulier à droite.

Lors de ses prises de parole sur le sujet, Sarah Knafo a régulièrement souligné nos vulnérabilités dans tous les maillons de la chaîne technologique : « la France ne produit plus que 1% des semi-conducteurs utilisés dans le monde. Quel gâchis quand on sait que c’est un Français qui a inventé la carte à puce », écrit-elle.

Pendant des mois, ce sont tous les groupes de droite qui se sont réunis pour enrichir ce rapport : le groupe ENS, dont Sarah Knafo est vice-présidente, le groupe ECR de Giorgia Meloni et Marion Marechal et le groupe des Patriotes de Jordan Bardella et Viktor Orban. Le PPE est également resté présent de la première à la dernière réunion des rapporteurs. Les trois groupes ont construit ensemble un compromis sur le sujet.

Ce mardi matin, le Parlement européen annonce que « le rapport non contraignant a été adopté avec 63 voix pour, 5 contre et 10 abstentions, avec un amendement de compromis déposé par les groupes PPE, S&D, Renew et Verts/ALE. Il sera soumis au vote de l’assemblée plénière lors d’une prochaine session. »

C’est un premier pas dans la bonne direction selon l’équipe de Sarah Knafo, qui a réagi auprès de Frontières : « Pour des raisons politiciennes, la gauche et le centre ont entendu contourner le rapport proposé en consensus avec toute la droite, mais ils ont en réalité repris la majeure partie de ce que nous proposions. Il y a donc tout lieu de se réjouir d’avancer enfin sur ces questions, sans entrer dans des batailles politiciennes ou des querelles d’ego. Maintenant, il faudra aller beaucoup plus loin qu’un compromis mou, et proposer les vraies réformes que l’écosystème tech attend. ». 

Le texte de compromis porté par le centre et la gauche, que nous avons consulté, reprend effectivement de larges pans du rapport Knafo, et en paraphrase d’autres. Sous couvert de cordon sanitaire, c’est en réalité nombre de constats de l’eurodéputée qui sont ainsi validés et adoptés par les autres parlementaires. 

En revanche, sur son compte X, l’élue de Reconquête a semblé regretter que certaines mesures qu’elle préconisait dans sa version initiale aient été édulcorées, voire supprimées, par l’alliance du centre et de la gauche. « Quand vous faites une alliance de bric et de broc, il est particulièrement difficile de s’entendre pour proposer des choses concrètes. La gauche a voulu se distinguer de Sarah en atténuant ses mesures pro-nucléaire et pro-dérégulation. C’est surtout dommage pour nos entreprises. », analyse un membre de son équipe. 

L’élue, qui se félicite du travail effectué avec tous les groupes de droite, insiste : « Il faut dépasser le statu quo défendu par le centre et la gauche pour aller beaucoup plus loin ». Elle annonce défendre plusieurs mesures concrètes comme le fait de lever les freins aux investissements privés dans l’innovation, déréguler en supprimant deux normes pour chaque nouvelle norme, abandonner le modèle des subventions publiques pour favoriser nos entreprises dans la commande publique, ou encore relocaliser l’hébergement des données sensibles en Europe. « La bataille ne fait que commencer », a réagi Sarah Knafo.

JForum.Fr

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