Sanctions ; L’UE va réexaminer l’accord avec Israël
L’UE revoit ses liens israéliens
Gaza : l’Union européenne reconsidère son partenariat avec Israël
Face à la détérioration de la situation humanitaire dans la bande de Gaza, l’Union européenne s’apprête à réexaminer l’accord politique et économique qui régit ses relations avec Israël. Cette décision, annoncée par la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas à l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères du bloc, reflète une préoccupation croissante au sein de l’UE quant aux conséquences de l’offensive israélienne en cours.
Depuis plusieurs semaines, Israël intensifie ses opérations militaires contre le Hamas, groupe islamiste armé tenu responsable des attaques du 7 octobre 2023. Cependant, cette riposte militaire soulève de vives critiques, notamment en raison des restrictions à l’entrée de l’aide humanitaire dans l’enclave palestinienne.
Une majorité européenne en faveur d’une révision
Selon Kaja Kallas, une « forte majorité » des États membres se montre favorable à une révision de l’accord d’association entre l’UE et Israël, en vigueur depuis 2000. Cet accord, qui encadre les échanges économiques, politiques et technologiques entre les deux parties, repose notamment sur un engagement mutuel en faveur des droits de l’homme et des principes démocratiques.
D’après des sources diplomatiques, 17 des 27 pays membres soutiendraient cette initiative, lancée par le ministre néerlandais des Affaires étrangères Caspar Veldkamp. Celui-ci a fait part de ses inquiétudes dans une lettre adressée au Conseil, évoquant à la fois l’aggravation de la crise humanitaire et certaines déclarations de responsables israéliens sur une possible réoccupation de territoires à Gaza, au Liban et en Syrie.
Tensions croissantes entre Bruxelles et Tel-Aviv
Les propos de Kaja Kallas n’ont pas tardé à susciter la réaction du ministère israélien des Affaires étrangères, qui a rejeté en bloc les critiques. Dans un message publié sur X (anciennement Twitter), le ministère a dénoncé une “incompréhension totale de la réalité complexe” à laquelle Israël serait confronté, estimant que ce type de condamnation renforce la position du Hamas plutôt que de favoriser la paix.
Israël soutient que ses opérations sont dirigées exclusivement contre le Hamas et vise à neutraliser ses capacités militaires, en réponse directe aux attaques sanglantes perpétrées en octobre. De son côté, l’UE insiste sur l’impératif humanitaire : Kallas a affirmé que l’aide autorisée par Israël était loin d’être suffisante pour répondre aux besoins des civils, la qualifiant de “goutte d’eau dans l’océan”.
Des sanctions en discussion… mais divisent
Outre la révision de l’accord d’association, des sanctions ciblées contre certains colons israéliens accusés d’actes de violence en Cisjordanie sont également envisagées. Toutefois, cette proposition reste bloquée en raison de l’opposition d’un État membre, identifié par des diplomates comme étant la Hongrie, fidèle allié d’Israël au sein du bloc.
Le ministre tchèque des Affaires étrangères Jan Lipavsky, quant à lui, a proposé une approche plus modérée : convoquer une réunion bilatérale dans le cadre de l’accord d’association pour exprimer directement les préoccupations de l’UE au gouvernement israélien.
Londres durcit aussi le ton
Le Royaume-Uni, bien que sorti de l’UE, n’est pas resté en retrait. Le gouvernement britannique a annoncé la suspension des négociations en cours pour un nouvel accord de libre-échange avec Israël, en réaction à l’intensification des opérations militaires dans la bande de Gaza. Le Premier ministre Keir Starmer s’est déclaré profondément préoccupé par l’escalade et a ordonné la convocation de l’ambassadeur israélien à Londres.
Dans un communiqué, le gouvernement a précisé que si l’accord commercial en vigueur restait valable, il était incompatible de poursuivre les discussions pour un accord amélioré avec un gouvernement qui mène des politiques jugées inacceptables. Le Royaume-Uni a également décidé d’imposer des sanctions contre des individus et groupes impliqués dans la violence contre les Palestiniens en Cisjordanie.
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