RÉVÉLATION: Les interceptions secrètes de drones iraniens par l’Arabie saoudite
Alors que Riyad ne faisait techniquement que défendre son espace aérien souverain et régional, ce changement historique montre que la puissance sunnite agit contre les menaces iraniennes tout en maintenant ses distances avec Israël. Le Royaume a envoyé des hélicoptères pour abattre des drones dans l’espace aérien régional, notamment au-dessus de l’Irak et de la Jordanie.
par Danny Zaken
Israel Hayom a appris de sources du Golfe que plusieurs pays de la région, dont l’Arabie saoudite, ont participé à l’interception de drones lancés par l’Iran lors de la récente guerre. Selon certaines informations, l’armée de l’air saoudienne a déployé des hélicoptères qui ont intercepté des drones dans l’espace aérien régional, notamment au-dessus de l’Irak et de la Jordanie. Certains de ces drones auraient pu poursuivre leur route vers Israël, mais ils ont été interceptés rapidement dans le cadre de la protection de l’espace souverain de l’Arabie saoudite.
Les forces de sécurité israéliennes et les premiers intervenants se rassemblent sur le site d’une frappe iranienne qui a touché un quartier résidentiel de la région de Ramat Aviv à Tel Aviv le 22 juin 2025 (Jack GUEZ / AFP)
L’Arabie saoudite dispose d’une force aérienne bien équipée, principalement composée de systèmes et d’avions de fabrication américaine. En 2017, durant le premier mandat du président Donald Trump, un important contrat d’armement a été signé avec le prince héritier Mohammed ben Salmane , et cet accord a été encore renforcé lors de sa récente visite dans la région.
L’Arabie saoudite n’a pas officiellement confirmé son implication dans les interceptions et a même condamné Israël pour avoir lancé l’offensive contre l’Iran. Israël, les États-Unis et les pays européens ont fait preuve d’une étroite coopération opérationnelle, ce qui a terni l’image de l’Iran comme menace régionale.
L’importance politique est vaste : le simple fait qu’un État sunnite de premier plan, peut-être le plus central, agisse de manière à contrecarrer les menaces iraniennes, même sans déclaration publique, témoigne d’un profond changement régional. Cependant, l’Arabie saoudite a souligné qu’elle n’autoriserait pas l’utilisation de son espace aérien pour frapper des cibles en Iran.
Coalition internationale de 12 jours
Durant les 12 jours de combats contre l’Iran, plusieurs pays ont agi pour défendre le ciel de la région, notamment la Jordanie, qui a opéré principalement par le biais de sa force aérienne dans son espace aérien ; la Grande-Bretagne et la France, qui ont également opéré dans le domaine aérien ; et l’armée américaine, qui, aux côtés de Tsahal, a été la plus active – par le biais d’avions, de navires, de systèmes de défense aérienne Patriot et THAAD et plus encore.
L’Iran a lancé plus d’un millier de drones vers Israël. La plupart ont été interceptés loin de la frontière, et une minorité a été abattue par l’armée de l’air israélienne dans le ciel israélien. Cette opération conjointe n’aurait pas été possible sans des années d’exercices et de simulations avec des partenaires internationaux, notamment la Grèce, l’Italie, la France et le Royaume-Uni.
Au cœur de l’activité se trouvait le Commandement central américain (CENTCOM), commandé par le général Mike Kurilla , à qui l’on attribue une contribution significative au mécanisme de coopération en place. Depuis que Tsahal a rejoint le CENTCOM, un système militaire bien connecté a été construit et développé, incluant Israël et des pays européens comme la Grande-Bretagne, la France, la Grèce, l’Italie et Chypre.
Une autre réalisation importante de ce cadre est la création d’un centre de commandement et de contrôle américain conjoint, connecté en temps réel à toutes les armées impliquées. Kurilla lui-même a siégé dans ce centre à de nombreuses étapes des combats, dirigeant la coordination entre les éléments de renseignement, d’alerte, d’activation et d’interception.
Des années de préparation
Au sein de Tsahal, la Division de la planification internationale de la Direction de la planification est chargée de gérer les relations avec le CENTCOM et les autres pays partenaires. Les représentants de la planification internationale jouent un rôle dans chaque commandement et corps d’armée, assurant un contact permanent avec leurs homologues des armées étrangères. La fréquence des échanges avec les commandants américains a considérablement augmenté ces dernières années : des entretiens cérémoniels semestriels aux échanges quotidiens, en passant par des exercices conjoints, des vols coordonnés et même une coopération en matière de renseignement.
Les chefs d’état-major – le chef d’état-major Herzi Halevi, récemment retraité, et l’actuel lieutenant-général Eyal Zamir – entretiennent également des relations étroites avec les hauts commandants de l’armée américaine. Les États-Unis servent non seulement de pont entre Israël et les pays de la région, mais aussi de facteur de coordination avec les pays arabes avec lesquels ils n’entretiennent pas de relations directes.
Le commandant en chef de l’armée iranienne, Amir Hatami (à gauche), participe à une réunion dans la salle de commandement de guerre de l’armée iranienne, dans un lieu inconnu (EPA)
Cette coopération a été mise à l’épreuve non seulement aujourd’hui, mais aussi lors des précédentes vagues d’attaques iraniennes contre Israël en avril et octobre 2024. À cette époque également, les États-Unis et les pays européens opéraient sur divers terrains – certains par des moyens d’interception, d’autres par le partage de localisation et d’informations. Aujourd’hui, durant cette campagne de 12 jours, l’opération a pris une portée beaucoup plus large.
Contrairement à d’autres, la Jordanie a publiquement reconnu les opérations d’interception et a même souligné que des drones étaient tombés sur son territoire, causant des dégâts, ce qui appelait une riposte. La France a également justifié sa participation par la défense de ses intérêts en Jordanie, tout en évitant de mentionner publiquement Israël.
Les résultats impressionnants de la guerre actuelle pourraient servir de base à des actions politiques de bien plus grande envergure – peut-être même à l’initiative régionale globale que le président Trump prévoit dans le cadre de son « méga-accord » pour le Moyen-Orient.
Source: ILH
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