Les comptes ne sont pas bons. Alors que les étudiants retrouvent progressivement le chemin des amphithéâtres et des salles de classe, le coût de leur rentrée a encore augmenté. Une hausse de 2,21 % cette année selon l’enquête publiée par la Fédération des associations générales étudiantes, que 20 Minutes vous révèle en exclusivité.
Premier poste de dépense : le logement, forcément. D’après le baromètre de rentrée de We Invest, il représente 56 % des frais mensuels des étudiants, avec un loyer moyen de 559 euros pour un studio. Avec des disparités évidentes entre les villes, mais un point commun : une évolution à la hausse.
Ça pique à Nanterre
Sans surprise, la région parisienne truste les premières places du classement des villes les plus chères. Paris est en tête avec un loyer moyen de 915 euros pour un studio. Nanterre (816 euros) et Créteil (798 euros) complètent le podium. Suivent Saint-Denis, Nice, Cergy, Guyancourt, Orsay, Evry et Lyon.
La tendance est à la hausse, malheureusement pour le porte-monnaie des jeunes. Les prix ont bondi de 20 % à Nanterre, désormais « une ville tampon, selon Xavier Belraux, directeur général de We Invest. Nanterre devient la deuxième ville la plus chère de France à cause de sa proximité avec Paris, la réglementation interdisant la location des passoires thermiques et l’absence de logements étudiants en nombre suffisant. »
Un coup dur pour le porte-monnaie des jeunes, d’autant que les perspectives ne sont guère réjouissantes avec la menace d’un gel des prestations sociales en 2026.
Limoges, the place to be
Le loyer moyen a pris 7 % à Rennes, presque 6 % à Créteil et plus de 4 % à Lyon. Les étudiants parisiens subissent quant à eux une très légère augmentation de 0,88 %.
« Il reste quand même des villes plutôt accessibles comme Limoges, Le Mans, Poitiers, Clermont-Ferrand ou Pau, avec des prix entre 360 et 420 euros par mois », nuance Xavier Belraux. « À Limoges, on est à 360 euros pour un studio, donc 10-11 euros le m². C’est la ville la moins chère que l’on a repérée », précise-t-il. La capitale du Limousin accueille 17.000 étudiants, qui échappent globalement à l’immense galère de la recherche de logement.
Un marché toujours plus tendu à Lyon
Les « Hunger Games » du logement battent leur plein à Lyon, qui affiche un taux de tension record de 14,12 demandes par logement. « Le marché est très tendu, presque critique », estime Xavier Belraux. Un beau chantier pour Jean-Michel Aulas s’il est élu. La situation est tout aussi complexe à Rennes (11,4 demandes par logement) et Caen (10,9), qui réussit « l’exploit » de devancer Paris (10,5).
« Ces dernières années, comme la construction de projets immobiliers a chuté, on se retrouve avec un parc de location classique historiquement faible. La partie étudiante n’y échappe pas. La tension est assez extrême », souligne le DG de We Invest.
La cote de la colocation diminue
Le baromètre pointe également une baisse de l’intérêt pour la colocation, qui peut paraître surprenante dans ce contexte : seulement 5 % des étudiants s’orientent vers cette option, contre 8 % en 2024. Notamment parce que « les loyers en colocation ont fortement augmenté : à Caen, c’est entre 7 et 9 % de plus en 2025 ». Et elle colocation est même devenue plus chère, « pratiquement 500 euros, contre 425-450 euros pour un studio ». À Rouen, le loyer moyen se situe entre 420 et 465 euros pour un studio, et 410 euros pour une chambre en colocation. Souvent plébiscitée pour réduire les dépenses, la colocation d’un coup une grosse partie de son intérêt.
Habiter seul est, aussi, une manière d’éviter une cohabitation qui deviendrait pénible. « Après le Covid, beaucoup d’étudiants veulent privilégier l’autonomie et l’intimité, confirme Xavier Belraux. Ils reviennent à des formules où il vaut mieux un petit chez soi qu’un grand chez les autres. » À prix équivalent, la question se pose forcément.
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