Reconstruire ; Le Sud renaît par l’innovation
Plus de deux ans après les attaques du 7 octobre, l’Administration nationale pour la reconstruction du Sud — Tkouma — dévoile une stratégie qui refuse la fatalité : non seulement rebâtir l’“enveloppe de Gaza”, mais en faire un territoire d’attractivité démographique, technologique et culturelle. Le document cadre fixe l’horizon : d’ici 2033, doubler la population pour atteindre environ 120 000 habitants, en améliorant simultanément l’éducation, la santé, la sécurité et l’économie locale. L’ambition est limpide : transformer le cœur meurtri du pays en pôle de prospérité, où le retour à la normale se conjugue avec un saut qualitatif.
Le constat de départ est rude mais progressif : si la quasi-totalité des habitants a regagné ses localités, cinq communautés — Kissufim, Holit, Kfar Aza, Beeri et Nir Oz — restent engagées dans un cycle de reconstruction lourde. L’objectif annoncé est une réhabilitation complète sous deux ans pour ces sites, avec des calendriers de retour étalés selon l’avancement des chantiers. Dans le même temps, le Sud rouvre ses services, ses écoles, ses entreprises ; des nouveaux venus s’installent déjà, signe que la région recommence à attirer.
Le levier budgétaire est massif. Un enveloppe de 4,2 milliards de shekels est dédiée aux infrastructures (routes, réseaux, bâtiments publics), dont 1,9 milliard déjà engagés, afin d’effacer les séquelles, protéger les ouvrages et dimensionner l’accueil de nouvelles familles. Sur le champ éducatif, près de 2 milliards de shekels modernisent les écoles, renforcent l’anglais et les sciences et soutiennent l’essor du Collège Sapir, appelé à devenir un moteur académique régional avec l’ouverture de nouvelles filières d’ingénierie, de sciences exactes et de professions de santé (en partenariat universitaire), pour ancrer des compétences au plus près du terrain.
Côté santé, la feuille de route annonce deux nouveaux centres médicaux dans le Néguev occidental, pour rapprocher les soins spécialisés, réduire les délais et offrir aux personnes âgées un suivi de proximité. Le maillage de sécurité civile est simultanément renforcé : poste de police reconstruit à Sderot, montée en gamme des pompiers, mise à niveau des systèmes d’alerte, et investissements ciblés dépassant les 100 millions de shekels afin d’augmenter la protection passive et la réactivité en cas d’incident.
Le développement ne se limite pas aux “fonctions vitales”. Tkouma mise aussi sur la qualité de vie qui fidélise les habitants : auditorium à Sderot, conservatoire et salle de spectacle sur la côte d’Ashkelon, piscine olympique dans le conseil régional d’Eshkol, complexe sportif à Hevel Shalom. À l’échelle sociale, 418 millions de shekels sont fléchés vers les dispositifs de bien-être : formation d’intervenants sociaux, soutien aux familles et jeunes en difficulté, accompagnement renforcé des séniors. Sur le versant économique, des incitations pour les entreprises locales, un parc technologique régional, un centre d’innovation et un institut de recherche appliquée à Shaar HaNéguev doivent favoriser l’implantation de start-ups, le transfert de technologies et la création d’emplois qualifiés.
La mémoire du 7 octobre constitue enfin un pilier structurant. Un organisme dédié mènera la création d’un site national de commémoration, en écho aux initiatives locales (parcours mémoriels, archives citoyennes, programmes pédagogiques). Parce qu’“il n’y a pas de résilience sans mémoire”, ces projets visent à transmettre le récit, soutenir le deuil et ancrer une culture de préparation. Pour garantir la transparence, Tkouma publiera un tableau d’indicateurs (démographie, reprise économique, investissements éducatifs, réhabilitation d’infrastructures), assorti de méthodes de calcul et de cibles chiffrées à l’horizon 2033, afin que chacun puisse mesurer la progression.
La philosophie est résumée par le ministre de la Reconstruction, Zeev Elkin : “Chaque maison rebâtie, chaque service rouvert, chaque famille revenue est une victoire.” Plus qu’un slogan, une boussole : malgré les contraintes budgétaires et les risques externes, la stratégie privilégie la présence civile, l’emploi et la mobilité des talents — autrement dit, les conditions concrètes d’une sécurité durable.
Parier sur l’éducation, la santé, l’innovation et la mémoire, c’est consolider la résilience d’Israël là où l’ennemi a voulu briser la vie. La réussite de Tkouma enverra un message clair : le Sud ne se contente pas de survivre, il grandit. Une politique publique ferme, transparente et orientée vers la dignité des habitants est la meilleure réponse pour sécuriser la frontière, attirer des familles et ancrer l’avenir — en Israёl.
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