Les partis de gauche ont célébré lundi « une victoire » et l’espoir d’une fin plus rapide de la guerre à Gaza après l’annonce par le président Emmanuel Macron de la reconnaissance par la France de l’Etat de Palestine, tandis que la droite a redit ses réticences.
« Une victoire, tardive, mais une victoire quand même. La France doit maintenant agir pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza et mettre fin aux massacres, aux persécutions, à l’occupation. Il faut stopper Netanyahou ! », a affirmé sur le réseau X Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste, engagé de longue date aux côtés des Palestiniens, rappelant l’objectif d’une « solution à deux Etats ». Le leader de la France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon, qui a fait du soutien à Gaza une de ses priorités, s’est lui aussi réjoui « une victoire irréversible du combat populaire pour le droit d’un peuple à disposer de lui-même », en dépit des explications selon lui « emberlificotées » du chef de l’Etat qui s’est exprimé lundi soir à la tribune de l’ONU.
« Un meilleur rapport de force »
« La seule réalité est que la France et dix autres nations de plus reconnaissent l’État de Palestine », a-t-il estimé, jugeant que la reconnaissance de l’Etat palestinien par d’autres pays dont la Grande-Bretagne, le Canada ou l’Australie crée « un meilleur rapport de force pour obtenir la fin des crimes et du génocide à Gaza » au moyen de sanctions contre Israël qui sont à ses yeux « la suite logique ».
Mieux disposé à l’endroit du président de la République, le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure s’est contenté de saluer le geste diplomatique : « Pour les uns trop tard, pour les autres toujours trop tôt. Pour moi, simplement merci de l’avoir fait aujourd’hui au nom de la France ». Le PS a également célébré « un jour historique, où la France s’honore en reconnaissant l’Etat de Palestine ».
Les conditions non réunies selon la droite
A droite et au Rassemblement national, le geste accompli par Emmanuel Macron a suscité des réserves, voire une opposition totale. « C’est le choix d’Emmanuel Macron, pas le mien. Mais ma conviction est qu’on ne peut reconnaître un État palestinien qu’avec les conditions réunies », a déclaré le ministre de l’Intérieur et président des Républicains (LR) Bruno Retailleau sur LCI, quelques minutes avant que le chef de l’Etat ne s’exprime à l’ONU.
« La paix passe par la reconnaissance de deux États […] comme la France le soutient depuis plus de 40 ans. Mais elle ne saurait advenir sans conditions claires », a pour sa part indiqué l’ancien Premier ministre Michel Barnier, LR lui aussi. « Reconnaître un État palestinien sans conditions, ce n’est pas avancer vers la paix. C’est offrir une victoire au Hamas, l’organisation terroriste du 7 octobre », a jugé le président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand plus tôt dans la journée.
Même accusation de faire le jeu du mouvement islamiste palestinien du côté du RN. « C’est le Hamastan qu’Emmanuel Macron reconnaît aujourd’hui, pas la Palestine. C’est une faute extrêmement grave, notamment à l’égard des nations qui luttent contre le terrorisme islamiste », a accusé lundi matin la leader du parti Marine Le Pen.
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