Le Royaume-Uni, l’Australie et le Canada ont officiellement reconnu ce dimanche l’Etat de Palestine. Des annonces similaires – dont celle de la France – sont attendues lundi. Un mouvement historique dénoncé avec vigueur par le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou. On fait le point.
L’offensive à Gaza, comme élément déclencheur
Ces annonces, de la part de pays alliés historiques d’Israël, interviennent alors qu’Israël a intensifié son offensive à Gaza, après l’attaque menée le 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas. « Aujourd’hui, pour raviver l’espoir de paix et d’une solution à deux États, je déclare clairement en tant que Premier ministre de ce grand pays, que le Royaume-Uni reconnaît officiellement l’État de Palestine », a ainsi annoncé le Premier ministre britannique, Keir Starmer, dans un message vidéo diffusé sur les réseaux sociaux.
Le Premier ministre canadien, Mark Carney, a lui affirmé dans un communiqué inscrire cette décision « dans le cadre d’un effort international concerté visant à préserver la possibilité d’une solution à deux Etats ». En Australie, le chef du gouvernement, Anthony Albanese, a fait valoir « les aspirations légitimes et de longue date du peuple de Palestine à un Etat qui lui soit propre ».
Un timing qui ne doit rien au hasard
L’accélération de ces annonces de reconnaissance s’explique par le calendrier diplomatique. Lundi doit se tenir un sommet sur l’avenir de la solution à deux Etats, présidé par la France et l’Arabie saoudite. Le lendemain s’ouvrira à New York l’Assemblée générale de l’ONU, au cours de laquelle une dizaine de pays, dont la France, confirmeront leur reconnaissance formelle de l’Etat palestinien. Les trois quarts environ des 193 Etats membres de l’ONU reconnaissent l’Etat palestinien proclamé par la direction palestinienne en exil en 1988.
Mardi, une commission d’enquête indépendante mandatée par l’ONU a établi qu’Israël commettait un génocide contre les Palestiniens à Gaza, ce que les autorités israéliennes ont nié. Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza, les représailles israéliennes ont coûté la vie à 65.062 Palestiniens, en majorité des civils, dans la bande de Gaza, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007. L’attaque du 7-Octobre 2023 contre Israël par le Hamas a entraîné la mort de 1.219 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon des données officielles.
Colère d’Israël et soutien indéfectible des Etats-Unis
Avant même les annonces de dimanche, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a promis de « lutter à l’ONU et sur tous les autres terrains contre la propagande mensongère à notre encontre et contre les appels à la création d’un Etat palestinien qui mettrait en danger notre existence et constituerait une récompense absurde pour le terrorisme ». « La communauté internationale nous entendra à ce sujet dans les prochains jours », a-t-il ajouté. Son ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a proposé l’annexion « immédiate » de la Cisjordanie.
Ces pays reconnaissant l’Etat palestinien accentuent encore un peu plus leurs divergences avec l’administration américaine sur le conflit au Moyen Orient. En visite d’Etat cette semaine au Royaume-Uni, Donald Trump a affirmé son opposition au choix britannique, lors d’une conférence de presse conjointe avec Keir Starmer. Les Etats-Unis, alliés indéfectibles d’Israël, ont également critiqué l’initiative franco-saoudienne.
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