Qui sont les dirigeants du Hamas exilés à l’étranger ?

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Hamas : qui sont les derniers dirigeants du bureau politique du mouvement exilés à l’étranger ?

Suiteà l’élimination d’Abou Obaida, le porte-parole militaire du Hamas, LE dimanche 31 août 2025, le chef d’état-major de Tsahal, Eyal Zamir, a menacé « la grande partie de la direction du Hamas à l’étranger de les atteindre également ». Tour d’horizon des dirigeants du mouvement islamiste qui résident hors de la bande de Gaza.

Après la confirmation, par le ministre israélien de la Défense, de l’élimination d’Abou Obaida – le porte-parole de la branche militaire du Hamas – ce dimanche 31 août, le chef d’état-major de Tsahal, Eyal Zamir, a menacé de s’en prendre également aux dirigeants du Hamas à l’étranger : « Nous les atteindrons aussi. » a-t-il déclaré.

En effet, dans la bande de Gaza, il ne reste plus que quelques figures de commandement, notamment Ezzedin El Haddad, commandant du bataillon nord de Gaza, et, depuis mai dernier, le chef des brigades Ezzedine Al-Qassam, suite à la mort de Mohamed Sinwar et Mohamed Shabana, commandant de la brigade de Rafah et du sud.

Mis à part le cas particulier du commandant opérationnel Raad Saad, dont le sort reste incertain depuis qu’il a été visé par une frappe en juin 2024, la grande majorité du leadership du Hamas se trouve aujourd’hui à l’étranger, notamment à Doha et Ankara.

Pour l’instant, seuls Salah Al-Arouri (ancien numéro 2, éliminé le 2 janvier 2024 à Beyrouth) et Ismaïl Haniyeh (ancien numéro 1, éliminé à Téhéran le 31 juillet 2024) ont été officiellement visés par Tsahal et le Mossad. Cela s’explique par la promesse faite par le Premier ministre Benjamin Netanyahou en novembre 2023 : tant que les négociations sur les otages se poursuivaient, les dirigeants du Hamas au Qatar ne seraient pas visés. Mais la situation semble avoir changé.

Alors, qui sont les chefs du groupe terroriste désormais officiellement dans la ligne de mire de l’état-major israélien ?

Khaled Mechaal : le dernier des six 

Âgé de 69 ans, Khaled Mechaal est le dernier survivant des six dirigeants les plus connus et expérimentés du Hamas : Yahya Sinwar, Mohamed Deif, Ismaïl Haniyeh, Marwan Issa, Salah Al-Arouri, et lui-même. Chef du bureau politique de 1996 à 2017, Mechaal occupe désormais le poste de chef de la diaspora et est considéré comme le numéro 3 du mouvement.

Il se distingue par une cruauté certaine, et son histoire avec les services secrets israéliens est longue : en 1997, le Mossad avait tenté de l’éliminer à Amman, mais l’opération avait échoué, obligeant Israël à fournir un antidote pour éviter un incident diplomatique avec la Jordanie – une humiliation jamais oubliée.

Récemment, Mechaal a appelé à « reprendre les attentats suicides et à mobiliser la jeunesse palestinienne pour le djihad ». Il effectue régulièrement des allers-retours entre Ankara et Doha. Il pourrait bien être l’une des premières cibles si une vague d’éliminations ciblées devait être lancée dans les prochaines semaines ou mois.

Khalil Al-Hayya : mettre un coup d’arrêt aux négociations ? 

Ancien adjoint de Yahya Sinwar, Khalil Al-Hayya est chargé des négociations pour la libération des otages. Lorsqu’il est envoyé au Caire, cela signifie que le Hamas veut afficher une volonté sérieuse de négocier. Surnommé Abou Oussama, sa mauvaise foi aurait fait perdre un temps précieux à Israël lors des dernières négociations.

Son élimination pourrait soit mettre un coup d’arrêt définitif aux discussions, soit, au contraire, faire pression pour que le Hamas accepte enfin les conditions posées par le Premier ministre israélien : désarmement complet du Hamas et démilitarisation totale de la bande de Gaza.

Al-Hayya a survécu à plusieurs tentatives d’élimination. Sa maison à Gaza avait déjà été visée en 2021, alors qu’il se trouvait déjà au Qatar.

Oussama Hamdan : l’autre visage du Hamas à l’étranger 

Sans détenir le titre officiel de porte-parole, Oussama Hamdan joue un rôle de « diplomate » au sein du Hamas. Chimiste de formation, il a obtenu son diplôme en Jordanie, où il rencontre des camarades palestiniens proches des Frères musulmans.

Il entame sa carrière au Hamas en 1994 comme représentant à Téhéran, puis à partir de 1998, à Beyrouth. Il s’exprime régulièrement dans les médias étrangers, arabophones ou anglophones. Récemment, il a déclaré :

« Le Hamas ne se désarmera jamais. La résistance entre dans une nouvelle phase. »

Moussa Abou Marzouk : le vrai leader ?  

Vice-président du bureau politique depuis l’élimination de Salah Al-Arouri, Moussa Abou Marzouk fut aussi le prédécesseur de Khaled Mechaal à la tête du mouvement (1992–1995), alors qu’il résidait en Jordanie. Expulsé en 1999 vers la Syrie, il a passé une grande partie de sa vie à Damas, où il aurait accumulé une fortune personnelle estimée entre 2 et 3 milliards de dollars.

Officiellement numéro 2, son expérience et son réseau pourraient faire de lui le véritable leader informel du Hamas aujourd’hui. D’autant que le mouvement n’a pas révélé l’identité de son nouveau numéro 1, élu en mars dernier, pour éviter qu’il ne soit lui aussi ciblé par une opération d’élimination.

Yohan Souffir 

JForum.Fr

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