Qui est le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu ?

Nomination à Matignon : qui est le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu ?

Suite à la démission, hier aux alentours de 15 heures, ce mardi 9 septembre 2025, de l’ancien Premier ministre François Bayrou, le président de la République, Emmanuel Macron, a nommé à Matignon le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, l’un de ses derniers fidèles.
Un choix stratégique… ou défensif ?
En nommant Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre ce mardi 9 septembre 2025, aux alentours de 19h40, le président de la République avait sans doute une idée en tête — peut-être celle de court-circuiter le mouvement « Bloquons tous ». Quoi qu’il en soit, ce choix semble surtout motivé par la volonté de ne pas avoir, à Matignon, un chef du gouvernement susceptible de lui faire de l’ombre.

Mais alors, quelle personnalité se cache vraiment derrière le sourire de Sébastien Lecornu ?
Portrait de celui que l’on surnomme « le dernier des macronistes ».
Un parcours précoce et bien ancré à droite.

Né à Eaubonne, en région parisienne, Sébastien Lecornu s’engage très tôt en politique : il adhère à l’UMP dès l’âge de 16 ans, en parallèle d’une carrière de lieutenant dans la Gendarmerie. Issu de la droite républicaine, Sébastien Lecornu devient en 2005 le plus jeune assistant parlementaire de France.
Élu en Normandie dans le département de l’Eure sous l’étiquette Les Républicains, après une victoire aux élections cantonales de 2015, il rejoint les rangs de La République en marche en 2017. Cette décision lui vaut d’être exclu du parti par son président de l’époque, Laurent Wauquiez.
C’est un fidèle que le président récompense : le nouveau Premier ministre est le seul rescapé de tous les gouvernements depuis 2017. Mais pas un « godillot » pour autant.

Le moins macroniste des macronistes

Bien qu’il soit effectivement, et comme dit plus tôt, l’un des premiers soutiens du président, ce n’est pas un pantin, affirment ses proches. Il n’a pas hésité à s’opposer à la vision d’Emmanuel Macron, notamment sur la question du dialogue avec les oppositions.
Ses talents ont été salués au sein de son passage au ministère des Armées, où il a su « bouger cette vieille institution qu’est la Grande Muette » — le surnom donné à l’armée française. Lecornu sait faire la synthèse entre ce qu’il doit au chef de l’État et ses convictions propres, qu’il ne renie pas. Il n’irait toutefois pas jusqu’à le désavouer réellement .
Dernière chance avant une nouvelle dissolution ?
Sébastien Lecornu n’est pas un profil sectaire. Il peut parler à la fois au Rassemblement national et au Parti socialiste — deux acteurs majeurs pour obtenir le fameux « accord de non-censure » sur le budget de l’année 2026, et éviter ainsi une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale.
Mais cette nomination apparaît surtout comme la dernière carte d’Emmanuel Macron pour sortir de l’impasse. Malheureusement, la marge de manœuvre du nouveau Premier ministre semble sensiblement la même que celle de son prédécesseur, à moins d’un coup de théâtre politique.
Celui que l’on surnomme « le chouchou de la Première dame » pourrait bien n’être qu’un énième Premier ministre éphémère depuis le début de cette crise.

Yohan Souffir – Le point

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