Un lecteur d’Orléans, Julien L. nous demande si nous avons des éléments sur l’avis de Caroline Yadan sur la reconnaissance de la Palestin.
Réponse ci-dessous: « Je prends acte, avec gravité, de la décision du Président de la République, Emmanuel Macron, d’annoncer unilatéralement, lors de la prochaine Assemblée générale des Nations unies, la reconnaissance par la France d’un État palestinien.
Cette perspective me heurte profondément. Elle constitue, à mes yeux, une faute politique, morale et historique.
En juin dernier, le Président avait lui-même posé des conditions claires et indispensables avant toute reconnaissance d’un État palestinien :
• la libération de tous les otages,
• la démilitarisation complète du Hamas,
• l’exclusion du Hamas de toute forme de gouvernance,
• une réforme en profondeur de l’Autorité palestinienne,
• la reconnaissance mutuelle entre Israël et la Palestine,
• et le respect du droit fondamental d’Israël à vivre en paix et en sécurité.
Ces principes de bon sens, largement partagés par nos concitoyens, restent aujourd’hui pleinement d’actualité. Selon une étude menée par l’Ifop les 11 et 12 juin 2025 auprès d’un échantillon représentatif de la population française adulte, 78 % des Français rejettent une reconnaissance immédiate et sans condition d’un État palestinien. Ce chiffre éloquent démontre la lucidité collective face à la complexité de la situation.
Bien sûr, ce qui se passe à Gaza est une tragédie. Elle nous bouleverse profondément. Toutes les vies humaines se valent, et nul ne peut se satisfaire du chaos et des souffrances qui s’y déroulent. Notre objectif commun doit rester la recherche d’un horizon politique durable, fondé sur une solution à deux États, vivant côte à côte en sécurité et en dignité.
Mais aucune des conditions fixées n’est aujourd’hui remplie. Les ignorer, c’est céder à l’émotion, à l’impatience, voire à une forme de résignation. C’est surtout envoyer un signal dramatique : celui d’une légitimation d’une organisation terroriste islamiste, le Hamas, qui n’a d’ailleurs pas manqué de féliciter le Président de la République.
C’est faire fi des roquettes qui continuent d’être tirées quotidiennement sur Israël, dans un silence assourdissant.
Reconnaître un État palestinien, moins de deux ans après le plus grand massacre antisémite depuis la Shoah, alors même que la volonté de recommencer cette abomination reste entière, c’est admettre l’invasion d’un État souverain comme moyen légitime pour arriver à ses fins.
Le pogrom du 7 octobre, au cours duquel la terreur s’est exprimée sans limite, ne saurait être érigé comme le mythe fondateur d’une Nation, quelle qu’elle soit.
Je pense aux familles des otages toujours détenus.
Je pense aux victimes du 7 octobre.
Je pense à nos compatriotes juifs – en France comme à l’étranger – confrontés à une recrudescence glaçante de la haine anti-juive, liée à la haine d’Israël.
Je pense aux Français établis en Israël, que je représente avec fierté et dont je partage les inquiétudes profondes.
La paix ne se décrète pas. Elle ne se construit ni sur les ruines de la douleur, ni sur l’effacement des principes. Elle ne résulte pas d’un geste unilatéral, mais d’un chemin difficile qui demande lucidité, courage et justice – pour les deux peuples.
En conscience, et fidèle à mes convictions comme à la confiance que m’ont accordée les électeurs de la 8e circonscription des Français établis hors de France, j’ai pris la décision de prendre mes distances vis-à-vis du chef de l’État.
C’est la raison pour laquelle je siègerai désormais en tant que députée apparentée, libre de ma parole mais fidèle à mes valeurs.
Ce choix n’est pas un renoncement.
C’est une exigence de cohérence.
C’est une fidélité à ce que je crois juste.
C’est ma manière de concevoir l’engagement politique : avec honnêteté, avec responsabilité, et avec loyauté envers ceux qui m’ont élue.
Agir pour la France, pour nos principes, pour les Français de ma circonscription – c’est ainsi que je conçois ma mission de députée. Et je n’y renoncerai pas.
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