Quelles milices de Gaza reçoivent des armes de Tsahal ?

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Quelles milices de Gaza reçoivent des armes de Tsahal ?
Milice bédouine sous surveillance

À Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, une dynamique inattendue s’installe. Une milice locale, menée par Yasser Abu Shabab, un Bédouin de 31 ans issu de la tribu des Tarabin, a récemment vu son influence croître dans la région. Malgré les démentis officiels de la milice et des autorités israéliennes, plusieurs sources sécuritaires indiquent qu’Israël aurait fourni des armes à ce groupe pour assurer la sécurité des convois d’aide humanitaire.

Ce transfert d’armes — comprenant fusils Kalachnikov, pistolets et munitions — aurait reçu le feu vert des responsables de la sécurité israélienne. L’objectif : garantir l’accès sécurisé aux centres de distribution d’aide à Rafah, tout en offrant une alternative au contrôle du Hamas dans une région progressivement reprise par Tsahal.

Un chef milicien au passé sulfureux
Yasser Abu Shabab, avant de devenir chef de milice, était connu pour ses liens avec les réseaux de contrebande actifs entre le Sinaï égyptien et Gaza. Il avait même été arrêté par le Hamas avant la guerre, en raison de ses activités illégales. Toutefois, ces différends anciens avec le pouvoir islamiste en place pourraient expliquer la tolérance, voire le soutien, qu’il reçoit désormais de la part d’Israël.

Dans une interview à la radio de l’armée, Abu Shabab a nié toute coopération avec les autorités israéliennes. Pourtant, selon le site Walla, ses hommes participent activement à la protection de l’aide humanitaire, ce qui représente de facto une coordination sur le terrain.

Un contexte stratégique pour Israël
Depuis le début de la guerre à Gaza, Israël cherche des moyens de réduire l’influence du Hamas, notamment à Rafah, ville stratégique proche de la frontière égyptienne. Alors que la plupart des infrastructures liées au Hamas dans cette région ont été neutralisées, Tsahal s’efforce de maintenir une stabilité locale sans restaurer l’autorité du Hamas. Dans ce cadre, la milice d’Abu Shabab apparaît comme une structure intermédiaire, capable d’assurer l’ordre et la distribution de l’aide, tout en étant perçue comme indépendante des forces islamistes.

Les responsables sécuritaires auraient envisagé d’autres options, notamment l’implication de membres de l’Autorité palestinienne ou de figures affiliées au Fatah. Ces options auraient été rejetées, en raison de leur manque d’ancrage local et de leur capacité réduite à imposer un contrôle sur le terrain.

Une milice déjà armée avant le conflit
Il est important de noter que la milice d’Abu Shabab n’est pas une création nouvelle. Elle existait bien avant le conflit actuel et possédait déjà une force armée organisée, principalement composée de membres de la même tribu. Hostile au Hamas depuis plusieurs années, ce groupe opérait en marge du pouvoir officiel, dans un équilibre précaire.

Aujourd’hui, sa légitimité semble renforcée par l’affaiblissement militaire du Hamas, et son action est désormais orientée vers la sécurisation des centres de distribution d’aide ainsi que la lutte contre les résidus du pouvoir islamiste dans la région.

Vers une stratégie de réplication ?
Israël observe avec attention cette expérience. Si la coopération indirecte avec la milice permet un contrôle local efficace, tout en gagnant la confiance des populations civiles, ce modèle pourrait être étendu à d’autres secteurs de la bande de Gaza. Cette approche décentralisée permettrait d’éviter un retour du Hamas tout en ne nécessitant pas une présence militaire israélienne permanente dans chaque zone.

Un changement possible dans la perception palestinienne
Des analystes de la sécurité estiment qu’une telle stratégie pourrait provoquer, à moyen terme, un changement dans les dynamiques locales. Si des groupes palestiniens non liés au Hamas, mais armés et autonomes, parviennent à gérer les affaires courantes et à assurer une forme d’ordre, la population pourrait se détourner du Hamas, voire organiser sa propre résistance contre ce dernier.

Pour l’instant, le Hamas est considéré comme étant au plus bas de sa puissance militaire et de son autorité sur le terrain, notamment à Rafah. Dans cette période d’instabilité, l’émergence de nouveaux acteurs armés, comme la milice d’Abu Shabab, pourrait bien redéfinir l’équilibre des forces dans le sud de la bande de Gaza.

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