Le régime iranien aime les pourparlers, les pourparlers et les pourparlers : la voie vers l’arme nucléaire
par Majid Rafizadeh
Le régime iranien a une fois de plus recours à sa stratégie de survie la plus efficace: faire semblant d’être ouvert aux négociations. Comme prévu, Téhéran a répondu au président Donald J. Trump en exprimant sa volonté d’engager des négociations, en quelque sorte indirectement.
Cette démarche ne doit pas être interprétée comme un signe de bonne volonté ou une réelle volonté de résoudre les tensions. Il s’agit plutôt d’une tentative calculée de gagner du temps, de tromper l’Occident et d’accélérer le programme nucléaire du régime.
L’Iran est à l’un de ses points faibles. Il a subi des pertes considérables sur de multiples fronts, de l’effondrement du régime d’Assad en Syrie à la dégradation, aux mains d’Israël, de ses plus puissants mandataires, le Hamas et le Hezbollah. Parallèlement, l’économie iranienne s’effondre et sa monnaie a atteint des niveaux historiquement bas . Ces vulnérabilités ont plongé le régime dans le désespoir et la peur, le forçant à recourir à la même stratégie qu’il a utilisée à maintes reprises : entamer des négociations pour gagner du temps, tout en poursuivant son programme d’armement nucléaire.
C’est le moment pour l’Occident d’accroître la pression sur l’Iran, au lieu de lui laisser une marge de manœuvre par le biais de négociations. Cependant, en l’invitant à des pourparlers, les États-Unis et leurs alliés font exactement ce que souhaite le régime : lui donner le temps de se ressaisir et de préparer ses prochaines actions.
L’Occident doit reconnaître les intentions des dirigeants iraniens. Le régime a clairement indiqué qu’il n’envisageait pas d’ abandonner ses programmes nucléaire et balistique. Le Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, a ouvertement déclaré que Mouammar Kadhafi, en Libye, avait commis une erreur fatale en renonçant à son programme nucléaire. Les mollahs iraniens ne répéteront pas cette erreur.
Chaque fois que le régime iranien se trouve sous pression, il appelle à des négociations. L’objectif, cependant, n’est jamais de parvenir à un véritable accord. L’objectif est de retarder les choses . Immédiatement après l’élection de Trump, l’Iran a rapidement contacté la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, leur proposant de discuter de son programme nucléaire. Cette démarche visait à dissuader les États-Unis de prendre des mesures à son encontre. L’Iran a réussi à changer de discours en gagnant la sympathie des pays européens qui font des affaires avec lui et qui sont donc plus réticents à prendre des mesures agressives.
Téhéran sait qu’une fois les négociations entamées, l’attention se portera désormais sur le processus de négociation plutôt que sur ses violations nucléaires . Cela laisse au régime tout le temps nécessaire pour poursuivre son programme d’armement nucléaire, tandis que les diplomates s’engagent dans des discussions qui ne mènent à rien.
Aucune négociation avec la République islamique d’Iran n’a jamais abouti à un résultat durable et constructif. Au contraire, toutes les négociations ont permis aux mollahs de manipuler la communauté internationale sous couvert de diplomatie.
L’Iran compte sans doute aussi sur ses puissants alliés, la Chine et la Russie, qui sont tous deux très probablement disposés à fournir à Téhéran la technologie et les ressources nécessaires pour achever son arsenal nucléaire.
C’est pourquoi les négociations ne sont pas seulement une mauvaise idée : elles constituent une menace directe pour la sécurité internationale. Les pourparlers donnent à l’Iran le temps nécessaire pour achever son arsenal nucléaire. Chaque jour passé à négocier est un jour qui rapproche ce régime dangereux de son objectif ultime.
Il n’existe malheureusement qu’un seul moyen d’empêcher l’Iran d’obtenir l’arme nucléaire : détruire les installations et les infrastructures du programme nucléaire du pays. Le monde ne peut se permettre de commettre la même erreur qu’avec la Corée du Nord , qui a utilisé les négociations pour faire traîner les choses jusqu’à ce qu’elle parvienne à développer l’arme nucléaire.
Malheureusement, aucune voie diplomatique ne permettra à l’Iran d’abandonner ses ambitions nucléaires. Attendre ne fera que rendre une future frappe militaire plus difficile et plus coûteuse.
Ce n’est pas le moment de s’asseoir, même « indirectement », à la table des négociations avec l’Iran. Il est temps de reconnaître la tromperie du régime et d’agir. Chaque instant de négociation est un instant perdu – avant que le monde ne se réveille face au cauchemar d’un Iran doté de l’arme nucléaire.
JForum.fr avec www.gatestoneinstitute.org
Le Dr Majid Rafizadeh est politologue, analyste diplômé de Harvard et membre du conseil d’administration de la Harvard International Review. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la politique étrangère des États-Unis.
Sur la photo : un missile balistique hypersonique Fattah est présenté lors du défilé militaire annuel à Téhéran, le 22 septembre 2023. (Photo : AFP via Getty Images)
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