Que se passe-t-il réellement entre Israël et l’Égypte ?

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Que se passe-t-il réellement entre Israël et l’Égypte ?

Derrière les gros titres et les déclarations publiques, Israël et l’Égypte comprennent bien leur véritable intérêt commun. L’armée égyptienne subit certes des changements, mais ceux-ci sont mesurés et surveillés de près. Pourtant, il est difficile d’imaginer Jérusalem et Le Caire porter leurs relations à un niveau supérieur.

par Jalal Bana

Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a récemment vivement critiqué les relations israélo-égyptiennes. Pourtant, ses propos, et même l’annonce du gel de l’avancement d’un accord gazier de 35 milliards de dollars, aux termes duquel l’Égypte devait acheter du gaz naturel israélien, semblent avoir renforcé la position du président Abdel Fattah el-Sissi plutôt que de la lui nuire.
Au Caire, ces critiques ont été perçues comme la preuve qu’el-Sissi accorde la priorité aux intérêts nationaux égyptiens. Comme l’ont souligné certains Égyptiens, si Netanyahou critique l’Égypte, cela signifie que Le Caire privilégie ses propres intérêts.

Les institutions de défense israélienne et égyptienne reconnaissent pleinement l’importance du maintien des relations, de la préservation du statu quo sécuritaire et de la coordination et de la coopération. Même si la paix entre les deux pays demeure froide et dénuée de toute solidarité véritable, son importance est aujourd’hui plus grande que jamais.

Les critiques de Netanyahou à l’égard de l’Égypte semblent coordonnées avec le gouvernement d’el-Sissi et visent principalement l’opinion publique israélienne, répondant ainsi à des intérêts de politique intérieure. Elles visaient à répondre aux informations selon lesquelles l’Égypte violerait le traité de paix en renforçant et en développant ses forces dans le Sinaï et le long de la frontière avec Israël. En réalité, il n’y a eu aucune violation du traité. L’Égypte ne peut pas le violer, et les ajustements militaires visent principalement à empêcher les Gazaouis de fuir vers le Sinaï.

L’armée égyptienne a certes évolué au cours de la dernière décennie, tant sur le plan technologique que numérique. L’achat d’armes de pointe, notamment de sous-marins de fabrication allemande, en témoigne. Mais ces changements sont limités et étroitement encadrés, le principal fournisseur étant les États-Unis. Washington ne transfère jamais d’armes sans coordination avec Israël. Ce phénomène se reflète également dans le refus persistant des États-Unis de vendre des avions de combat de pointe aux États du Golfe, malgré leurs relations étroites avec Washington et leurs investissements massifs dans ce pays.

Israël et l’Égypte partagent des atouts stratégiques et, depuis la signature de leur traité de paix il y a 45 ans, ils ont su les protéger : de la sécurisation de la mer Rouge à la prévention des menaces des Houthis sur les voies maritimes, en passant par les opérations de renseignement en Afrique, la lutte contre les terroristes de l’État islamique dans le Sinaï et la confrontation avec leur ennemi commun, l’Iran. Toute violation du traité pourrait perturber cet équilibre délicat d’intérêts mutuels, ce qu’aucun des deux pays ne souhaite. C’est pourquoi les liens entre Le Caire et Jérusalem, souvent acheminés par Washington, certains États européens et le Golfe, ne risquent pas d’être altérés, notamment au vu des profonds bouleversements que le Moyen-Orient a connus ces deux dernières années.

En réalité, la guerre actuelle n’a fait que renforcer la coopération. Ce n’est pas un hasard si l’Égypte a longtemps joué, et continue de jouer, un rôle crucial dans les négociations entre Israël et le Hamas, bien avant le déclenchement de la guerre le 7 octobre.

Compte tenu de la réalité actuelle, il est difficile d’être optimiste quant à une normalisation complète des relations entre les peuples israélien et égyptien. Ce processus prendra probablement beaucoup plus de temps qu’on ne l’imagine. Pourtant, il ne fait aucun doute que la coordination militaire et la normalisation sécuritaire resteront en place. Les intérêts stratégiques des deux pays sont communs et étroitement liés, quel que soit le détenteur du pouvoir à Jérusalem, au Caire ou dans les capitales internationales.

En pratique, il n’y a aucune violation du traité de paix. Les changements sont circonscrits et visent principalement à empêcher les Gazaouis de traverser le Sinaï.

Source: ILH
JForum.fr

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