Dans un article publié mercredi par Haaretz, Uri Misgav analyse le discours à la nation prononcé cette semaine par Netanyahou, et met à nu les véritables enjeux.
« Après avoir éliminé les mensonges, les distorsions, la démagogie, les manipulations et les exercices pathétiques de cartographie…., il devient clair que le véritable problème n’est pas le corridor de Philadelphie, mais la réoccupation et la réinstallation de la bande de Gaza.
« A Philadelphie, Netzarim et la zone tampon s’ajoutera bientôt le corridor de Kissufim. Il sera complété par une bande maritime à l’ouest et la mise en place d’une zone tampon à l’est. Les otages qui restent en vie seront enfin et officiellement enterrés », écrit l’auteur.
« Cette semaine, le ministre des Affaires de la diaspora, Amichai Chikli, a exigé que la réponse au meurtre des six otages soit l’expropriation et la colonisation de la « pointe nord » de Gaza (les anciennes colonies de Nisanit, Dugit et Elei Sinai). La « compensation » des victimes du terrorisme par la construction de colonies est une tradition bien établie parmi les colons de Cisjordanie. Le nouvel objectif de la guerre a été formulé par la ministre des Missions nationales, Orit Strock, il y a moins de deux mois : si l’armée ne reste pas dans les corridors de Philadelphie et de Netzarim et dans la zone tampon nord, il n’y aura pas de gouvernement. Simcha Rothman, sa collègue du parti du sionisme religieux, a formulé l’objectif final cinq jours après le massacre du 7 octobre par le Hamas : « que chaque enfant israélien puisse marcher sur la route principale de Gaza ». Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a clairement indiqué à plusieurs reprises son opposition à tout accord sur les otages, et que si un tel accord était conclu, le gouvernement tomberait. Ce sont les maîtres de Netanyahou. Il ne fait qu’obéir aux ordres. Les motivations de Netanyahou sont de rester au pouvoir. «
« La réalité, souligne-t-il dans Haaretz, est que beaucoup de réservistes comprennent déjà ce qui se passe et ne veulent donc pas retourner à Gaza. Je suis de leur côté. L’armée israélienne affirme que le phénomène est en train de « s’estomper » et le cache au public. Mais le phénomène continuera néanmoins de s’étendre jusqu’à devenir la norme.
Les enfants de Strock, ainsi que ceux de Ben-Gvir, Chikli et Netanyahou, devraient aller avec leurs parents dans la bande de Gaza et s’y installer », conclut l’auteur rappelant ainsi au passage que ces dirigeants va-t-en guerre se sont bien gardé d’envoyer leurs propres enfants au combat. »
CAPJPO-Europalestine
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