Veto américain à l’ONU : les tensions autour de la guerre à Gaza se renforcent
Les États-Unis ont opposé, ce mercredi, leur veto à une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies qui appelait à un cessez-le-feu immédiat et sans condition dans le conflit en cours entre Israël et le Hamas à Gaza. Cette décision, qui reflète les désaccords profonds au sein du Conseil, met en lumière les divergences entre les puissances mondiales sur la gestion de la crise.
Le texte, proposé par les dix membres non permanents du Conseil (le groupe E10), demandait non seulement un cessez-le-feu immédiat mais incluait également un appel à la libération des otages retenus par le Hamas. Cependant, pour les États-Unis, ce dernier point n’était pas suffisamment explicite dans la formulation de la résolution.
Un haut responsable américain, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a expliqué que Washington ne pouvait soutenir un cessez-le-feu sans condition si celui-ci n’était pas assorti d’exigences claires et immédiates pour la libération des otages. « Nous avons été clairs : un cessez-le-feu ne peut être accepté que s’il inclut la libération de toutes les personnes prises en otage, » a-t-il déclaré.
Avant le vote, le Royaume-Uni avait soumis une version modifiée de la résolution, soutenue par les États-Unis comme alternative. Ce texte visait à concilier les exigences américaines avec celles des autres membres du Conseil. Cependant, cette proposition a été rejetée, notamment sous l’influence de la Russie et de la Chine, selon le responsable américain.
« Certains membres élus du groupe des 10 (E10) semblaient plus préoccupés par la perspective d’un veto américain que par l’élaboration d’une résolution équilibrée, » a-t-il ajouté, pointant du doigt la Chine pour son insistance sur un « langage plus fort » et accusant la Russie de manipuler le processus.
Le vote de mercredi reflète les fractures persistantes au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. Si les 14 autres membres ont soutenu la résolution, le veto américain, en tant que membre permanent, a suffi à bloquer son adoption.
Pour Washington, l’influence croissante de la Chine et de la Russie dans les négociations sur cette résolution est un signe de cynisme, plutôt qu’une véritable volonté de résoudre la crise. Certains membres du groupe E10 auraient, selon les États-Unis, permis à ces deux grandes puissances d’exploiter le processus de rédaction à des fins politiques.
Le recours au veto par les États-Unis s’inscrit dans une série de désaccords internationaux sur la manière de gérer le conflit à Gaza. Alors que plusieurs pays plaident pour une cessation immédiate des hostilités en raison de la situation humanitaire critique, Washington insiste sur la nécessité de garantir à la fois la sécurité d’Israël et la libération des otages avant toute trêve durable.
Cette position place les États-Unis dans une posture délicate, où ils apparaissent comme un obstacle à une résolution humanitaire immédiate, tout en cherchant à protéger des intérêts stratégiques essentiels dans la région.
Le veto américain illustre les tensions géopolitiques complexes entourant la guerre à Gaza. Si l’appel à un cessez-le-feu bénéficie d’un soutien majoritaire, les divergences sur les conditions nécessaires pour l’instaurer retardent une action concrète de la part de la communauté internationale.
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