Quand la « mafia Paypal » se mêle de la présidentielle américaine
L’élection présidentielle américaine de 2024 fait écho à un phénomène unique : le soutien affiché de plusieurs magnats de la technologie envers Donald Trump. Des noms célèbres comme Elon Musk, Peter Thiel et David Sacks, tous issus du même cercle emblématique de la Silicon Valley, sont impliqués. Ces entrepreneurs, souvent appelés la « mafia Paypal », partagent une histoire commune qui remonte aux débuts de la société de paiement en ligne PayPal, lancée sous le nom de Confinity en 1998.
Cette « mafia Paypal » n’est pas née de rien. En 2002, après l’acquisition de PayPal par eBay, les cofondateurs et employés de l’époque se sont dispersés, s’impliquant dans de nouvelles aventures. Certains ont bâti des entreprises désormais iconiques comme YouTube, LinkedIn ou Yelp, tandis que d’autres se sont tournés vers des investissements influents dans la Silicon Valley. Cette concentration de talents et de succès financiers a façonné un réseau puissant, soudé par une culture entrepreneuriale et des valeurs de réseautage, au point de se voir attribuer ce surnom dans un article provocateur de 2007.
Aujourd’hui, des personnalités comme Elon Musk s’alignent publiquement avec les idées conservatrices de Donald Trump. Ancien fondateur de X.com (fusionné avec PayPal), Musk a poursuivi sa carrière avec des projets ambitieux tels que SpaceX, Neuralink, et récemment l’acquisition de Twitter, qu’il a rebaptisé « X ». Sa prise de position politique s’est affirmée ces dernières années, soutenant désormais Trump à coups de millions et encourageant ouvertement certaines causes emblématiques du conservatisme, comme le port d’armes.
Peter Thiel, surnommé le « parrain de la mafia Paypal », est un autre acteur clé. Fondateur de la société de data Palantir et figure influente de la mouvance libertaire, il soutient depuis longtemps des causes conservatrices. En 2022, il a financé la campagne républicaine à hauteur de 20 millions de dollars, même s’il a déclaré son intention de rester neutre en 2024. Enfin, David O. Sacks, créateur de Yammer et investisseur de Craft Ventures, s’est lui aussi aligné avec le camp républicain, participant à la collecte de fonds pour Trump et apparaissant lors de la convention républicaine.
Le soutien de la tech à Trump dépasse cependant la simple adhésion aux idées de l’ex-président. Une part de cet appui est motivée par des préoccupations économiques et réglementaires. L’administration Biden, par ses politiques de régulation, notamment autour des cryptomonnaies et de la surveillance accrue des géants de la technologie, est perçue comme une menace par certains acteurs de la Silicon Valley. « Pour ces entrepreneurs, il s’agit moins de l’agenda social ou diplomatique de Trump que de la crainte d’une administration Biden perçue comme hostile à leur industrie », analyse Olivier Alexandre, chercheur au CNRS.
La « mafia Paypal » semble avoir trouvé un allié politique en la personne de J. D. Vance, candidat à la vice-présidence aux côtés de Donald Trump et ancien membre d’importants fonds d’investissement tech. Cette alliance montre à quel point les liens tissés dans la Silicon Valley au début des années 2000 continuent d’influencer la politique américaine aujourd’hui, propulsant les choix d’un secteur déterminé à peser sur le futur du pays.
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