Quand Bob Dylan chantait « Hava Nagila »

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Bob Dylan et son lien énigmatique avec le judaïsme : entre identité et héritage musical

Bob Dylan, l’icône intemporelle de la musique folk et rock, a toujours cultivé une aura de mystère, notamment en ce qui concerne son identité juive. Né sous le nom de Robert Allen Zimmerman, avec un nom hébreu, Shabtai Zisl ben Avraham, l’artiste a grandi au sein d’une communauté juive soudée dans une petite ville du Minnesota. Pourtant, en devenant Bob Dylan, il a semblé délaisser cet héritage, pour mieux y revenir par moments, révélant un rapport complexe et évolutif avec ses racines.

Un parcours marqué par des éclats de judaïsme
En 1963, alors qu’il enregistrait son deuxième album, Dylan a laissé une empreinte inattendue de ses origines avec un titre inédit, Hava Nagila Blues. Ce morceau improvisé, où il mêle paroles humoristiques et harmonica, n’a été publié qu’en 1991 dans The Bootleg Series, Vol 1-3. Malgré la légèreté de cette interprétation, elle témoigne de la persistance de ses racines juives dans son art.

Ce lien refait surface de manière plus marquante en 1989, lors d’un téléthon organisé par Habbad. Dylan y interprète Hava Nagila à l’harmonica, accompagné de son gendre, Peter Himmelman, musicien orthodoxe. Arborant une kippa en velours, il offre un spectacle qui marque, selon certains, un « retour mystérieux au judaïsme ».

Des références bibliques dans son œuvre
Les références juives dans les chansons de Dylan ne se limitent pas à des interprétations ponctuelles. Son titre Forever Young (1974) s’ouvre sur une bénédiction issue de la tradition juive du Shabbat : « Que Dieu vous bénisse et vous garde toujours. » Plus loin, il évoque le rêve de Jacob et son échelle céleste. Cette chanson, reprise en hébreu par l’ancien Premier ministre israélien Yair Lapid et popularisée par le chanteur Rami Kleinstein, est devenue un hymne des célébrations juives en Israël.

En 1983, Dylan évoque Israël dans Neighborhood Bully, une chanson de l’album Infidels. Bien que l’artiste ait insisté sur le caractère non politique du morceau, les paroles, défendant la légitimité d’Israël, ont suscité des débats. Dylan, qui a visité Israël à plusieurs reprises, a également marqué son attachement au pays en y célébrant la bar-mitsva de son fils aîné Jesse au Mur occidental.

Une famille marquée par l’héritage juif
Dylan et son épouse Sara Lownds, née Shirley Noznisky, ont eu cinq enfants, dont Jesse et Jakob, qui ont embrassé leur identité juive. Jakob, chanteur du groupe The Wallflowers, a affirmé son appartenance au judaïsme malgré les transformations spirituelles de ses parents. Jesse, quant à lui, s’est exprimé sur l’antisémitisme en dénonçant cette haine incompréhensible. Les deux frères parlent de leur père comme d’un homme présent et affectueux, et Jakob a confié l’idolâtrer pour les bonnes raisons.

Un mystère qui perdure
La relation de Bob Dylan avec le judaïsme reste aussi insaisissable que l’homme lui-même. Entre des moments de distanciation et des retours marqués vers ses origines, Dylan a su intégrer cet héritage à son œuvre sans jamais s’y enfermer. Ce paradoxe est sans doute l’un des nombreux éléments qui font de lui une figure aussi captivante qu’énigmatique.

Qu’il chante Hava Nagila ou qu’il infuse ses chansons de récits bibliques, Dylan incarne un lien subtil mais indélébile avec sa culture. Ce mystère, loin de diminuer son aura, ne fait que renforcer la fascination pour cet artiste hors normes.

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