Proposition Inattendue : Gaza Comme Région Autonome de la Turquie

Proposition Inattendue : Gaza Comme Région Autonome de la Turquie

Le plan de Donald Trump pour Gaza a ravivé les débats mondiaux sur l’avenir de cette enclave palestinienne, suscitant des propositions surprenantes. Parmi celles-ci, celle de l’ancien ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu se distingue par son originalité : rattacher Gaza à la Turquie en tant que région autonome.

Ahmet Davutoglu, qui a dirigé le Parti de la justice et du développement (AKP) entre 2014 et 2016 avant de fonder le Parti du futur, plus laïc et libéral, est un fervent défenseur de la vision néo-ottomane. Cette approche vise à renforcer l’influence de la Turquie dans les régions ayant appartenu à l’ancien Empire ottoman.

Lors d’une réunion parlementaire rapportée par TurkyeToday, Davutoglu a affirmé que la Turquie ne pouvait rester indifférente au sort de Gaza, autrefois sous souveraineté ottomane. « Comment peut-on imaginer que la Turquie n’intervienne pas pour le peuple de Gaza, qui partage une histoire commune avec nos ancêtres ? » a-t-il déclaré. Il a ensuite proposé d’organiser un référendum à Gaza afin de déterminer si ses habitants souhaiteraient rejoindre la Turquie comme région autonome, avant la création d’un État palestinien.

Historiquement, Gaza a connu des dominations successives : de l’Empire ottoman jusqu’en 1917, suivi par le mandat britannique, puis une administration égyptienne jusqu’en 1967. Israël en a assuré le contrôle jusqu’en 2005, date à laquelle Gaza a été confiée à l’Autorité palestinienne avant la prise de pouvoir par le Hamas en 2007.

Il est difficile d’imaginer que les Turcs, qui traversent actuellement une grave crise économique, voudraient prendre en charge le fardeau d’un million et demi de gazaouis. Mais Davutoglu considère que l’engagement envers Gaza relève d’une responsabilité historique. Cependant, cette proposition soulève des interrogations sur la volonté de la Turquie d’assumer un tel fardeau, tant sur le plan économique que politique.

La proposition de Davutoglu met en lumière les dynamiques complexes du Moyen-Orient, où l’héritage historique se mêle aux enjeux géopolitiques contemporains. Bien que cette idée puisse paraître utopique, elle reflète la volonté de certains acteurs de redéfinir les contours de la région, à la lumière des liens du passé.

Cependant, il est peu probable qu’Israël accepte un tel projet. La perspective de voir Gaza contrôlée par la Turquie, un acteur régional aux ambitions stratégiques affirmées, suscite de vives inquiétudes. Israël craint que la Turquie puisse utiliser ce territoire comme une base pour accumuler des armes et menacer directement sa sécurité nationale. Dans ce contexte, la proposition de Davutoglu, bien qu’intéressante sur le plan historique et politique, semble difficilement réalisable sur le terrain diplomatique et militaire actuel.

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