En s’entourant de la polémique influenceuse d’extrême droite Laura Loomer, Donald Trump a déclenché une tempête au sein de son propre camp politique, la « famille Make America Great Again » (MAGA). Laura Loomer, figure controversée et fréquemment accusée de racisme, d’homophobie, de transphobie et d’islamophobie, a été aperçue aux côtés de Donald Trump lors de la cérémonie de commémoration des attentats du 11 septembre à New York. La veille, elle était aussi dans les coulisses durant le débat de l’élection présidentielle contre Kamala Harris à Philadelphie.
Le problème est survenu quelques jours auparavant, lorsque Laura Loomer a publié sur son compte X (1,3 million d’abonnés), un message jugé raciste. Elle y affirmait que si Kamala Harris, dont la mère est d’origine indienne, devenait présidente, « ça va sentir le curry à la Maison Blanche ». Ce message a suscité des réactions d’indignation, y compris parmi les partisans les plus radicaux de Donald Trump.
Ce ne sont pas les valeurs du mouvement « MAGA »
Parmi les voix critiques, Marjorie Taylor Greene, une des figures les plus à droite du Parti républicain, a qualifié ces propos de « consternants et extrêmement racistes ». Elle a ajouté que cela ne représentait ni les valeurs des républicains ni celles du mouvement MAGA, encore moins celles de Donald Trump. « C’est écœurant. Quelqu’un doit la stopper », a affirmé Willie Montague, candidat au Congrès en Floride.
Face à ces accusations, Laura Loomer a vivement réagi sur son compte X. Elle y a affirmé que les républicains qui l’attaquent sont simplement « jaloux de ne pas avoir été dans l’avion avec le président Trump », insinuant que sa proximité avec l’ex-président est à l’origine des critiques. Donald Trump, interrogé sur Laura Loomer, s’est rapidement expliqué. « Laura Loomer ne travaille pas pour mon équipe de campagne (…). Je ne suis pas d’accord avec ses déclarations mais, comme les nombreux millions de gens qui me soutiennent, elle en a assez de voir les marxistes et fascistes de la gauche radicale m’attaquer et me salir », a-t-il écrit sur Truth Social.
La diatribe contre certains républicains continue
Certains proches de Donald Trump considèrent aussi qu’elle a une influence toxique. Anthony Scaramucci, ancien directeur de la communication de la Maison Blanche sous Donald Trump, a déclaré sur CNN que Laura Loomer est responsable de nombreuses attaques virulentes que l’ex-président relaie sur les réseaux sociaux. Il a également ajouté qu’elle « lui allume les allumettes dans la bouche ».
De son côté, le sénateur républicain Lindsey Graham a qualifié Laura Loomer de « toxique » et a conseillé au candidat de la tenir à distance, pour éviter que la situation ne prenne de l’ampleur. « Le passé de cette personne est vraiment toxique », a-t-il déclaré au Huffington Post.
Du pain béni pour Kamala Harris
D’autres figures du Parti républicain, comme le sénateur Thom Tillis, ont exprimé leur ras-le-bol, traitant l’influenceuse de « conspirationniste cinglée » qui semait la division parmi les républicains. Encore une fois, Laura Loomer a réagi au quart de tour. Elle a accusé Lindsey Graham de déloyauté envers Donald Trump, allant jusqu’à l’accuser d’avoir été « bourré comme un coing » la nuit du fameux débat présidentiel.
Ce climat de discorde au sein du camp trumpiste est observé avec attention par Kamala Harris et son équipe. David Plouffe, un conseiller de la campagne de la démocrate, a commenté avec ironie. « Laura Loomer n’est pas le problème. Le problème, c’est Trump », a-t-il écrit dans un message sur X. Reste à savoir si cela profitera à la candidate démocrate.
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