Netanyahu envisagerait de limoger Ronen Bar : tensions au sommet de la sécurité israélienne
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu serait en réflexion quant à la destitution du chef du Shin Bet, Ronen Bar, selon des rumeurs qui agitent le paysage politique et sécuritaire du pays. Si cette décision se concrétisait, elle marquerait une rupture sans précédent dans l’histoire de l’agence de sécurité intérieure d’Israël, connue pour son rôle clé dans la lutte contre le terrorisme et la protection nationale.
L’origine de ces spéculations remonte à un incident survenu près de la résidence privée de Netanyahu à Césarée, où des fusées éclairantes ont été tirées samedi dernier. Bien que l’incident n’ait pas causé de blessés, il a été perçu comme une faille dans le dispositif de sécurité, jetant un doute sur la gestion du Shin Bet sous la direction de Ronen Bar.
Des proches du Premier ministre auraient intensifié les pressions pour qu’il agisse rapidement, invoquant une série de griefs liés à la gestion sécuritaire, notamment les avertissements insuffisants avant les événements du 7 octobre et les désaccords sur le traitement des otages détenus à Gaza. Cependant, le bureau de Netanyahu a formellement nié toute discussion concernant un éventuel limogeage, qualifiant ces rapports de « complètement faux ».
Malgré ce démenti officiel, plusieurs personnalités proches du Premier ministre, comme les journalistes Yinon Magal et Shimon Riklin, ont publiquement appelé à la destitution de Ronen Bar et d’autres hauts responsables sécuritaires. Ces appels, relayés sur les réseaux sociaux, accusent le chef du Shin Bet d’avoir failli à ses responsabilités, notamment dans l’affaire des documents classifiés impliquant Eli Feldstein, porte-parole de Netanyahu.
Magal a déclaré sur Twitter qu’un « haut responsable gouvernemental » aurait directement recommandé le limogeage de Bar, tandis que Riklin a plaidé pour une révision complète des postes de commandement dans la hiérarchie sécuritaire israélienne.
Si Netanyahu décidait de limoger Ronen Bar, il s’agirait d’un geste sans précédent dans l’histoire d’Israël. Depuis la création du Shin Bet, aucun chef n’a été révoqué avant la fin de son mandat. À ce jour, seuls deux dirigeants ont démissionné volontairement avant l’échéance de leur mandat légal de cinq ans.
Les critiques à l’encontre de Bar ne se limitent pas à sa gestion de la sécurité. Les relations tendues entre la famille Netanyahu et le chef du Shin Bet sont bien documentées, notamment en ce qui concerne les mesures de sécurité entourant le Premier ministre et ses proches. Ces différends se seraient aggravés à la suite des divergences sur la stratégie à adopter pour Gaza et les négociations en cours pour le retour des otages.
Les récents événements s’inscrivent dans un contexte de restructuration plus large orchestrée par Netanyahu. Après avoir limogé le ministre de la Défense Yoav Gallant début novembre, des rapports avaient évoqué son intention de remplacer également le chef d’état-major et le chef du Shin Bet, afin de placer des figures plus proches de ses orientations politiques à la tête des principales institutions de sécurité du pays.
Cette démarche suscite de vives inquiétudes parmi ses opposants politiques, qui y voient une tentative de politiser davantage des institutions traditionnellement apolitiques et de fragiliser la chaîne de commandement sécuritaire d’Israël à un moment critique.
Les spéculations entourant l’avenir de Ronen Bar illustrent les tensions profondes au sommet de l’État israélien. Dans un contexte marqué par des menaces sécuritaires accrues et des fractures politiques internes, la remise en question des responsables clés pourrait affaiblir la stabilité institutionnelle du pays.
Pour Netanyahu, l’équilibre est délicat : il doit répondre aux critiques internes tout en maintenant la confiance de l’opinion publique et des acteurs internationaux dans les capacités sécuritaires d’Israël. Toute décision concernant Ronen Bar sera scrutée de près, non seulement pour son impact immédiat sur la sécurité nationale, mais aussi pour les répercussions à long terme sur les relations entre le pouvoir politique et les agences de sécurité.
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