Pourquoi l’Europe tremble face à Poutine? Est-elle si faible?

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« Aspirations territoriales » : selon l’évaluation du renseignement américain, Poutine ne s’arrêtera pas à l’Ukraine.

Le chef d’état-major des armées françaises, Fabien Mandon, son homologue britannique, Richard Knighton, leur homologue allemand, le chef d’état-major des armées Carsten Breuer, ainsi que le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, ont tour à tour affirmé, dans des déclarations fracassantes, que Vladimir Poutine constitue une menace pour l’Europe et que son désir d’expansion ne s’arrêtera pas à quelques provinces ukrainiennes. Désormais, différents services de renseignement confirment cette crainte.

Alors que la Russie piétine en Ukraine face à une armée disposant de peu de moyens, toutes les analyses soulignent néanmoins un danger pour une Europe qui semble faible, dont les capacités apparaissent en réalité dérisoires face à une Russie dont l’économie de guerre tourne à plein régime.

Si la situation est si inquiétante, c’est précisément parce que l’Europe est réellement faible.

Des rapports de renseignement contredisent les dénégations de Poutine selon lesquelles il ne représenterait pas une menace pour l’Europe. Les évaluations concernant les intentions de la Russie sont similaires à celles présentées par les services de sécurité britanniques et d’autres pays européens. Des responsables américains prévoient de rencontrer des représentants russes à Miami le week-end prochain afin de poursuivre les discussions.

Des rapports du renseignement américain avertissent que le président russe Vladimir Poutine a l’intention de conquérir l’ensemble de l’Ukraine et de reprendre le contrôle de parties de l’Europe qui appartenaient à l’ancienne sphère de l’Empire soviétique, ont indiqué hier soir (vendredi) six sources au fait de ces rapports à l’agence de presse Reuters. Cette publication intervient alors que se poursuivent les contacts visant à mettre fin à la guerre d’une manière qui laisserait à la Russie un territoire bien plus restreint.

Les rapports dressent un tableau radicalement différent de celui présenté par le président des États-Unis, Donald Trump, et par ses émissaires pour la paix concernant l’Ukraine, lesquels affirment que Poutine cherche à mettre fin au conflit. Le plus récent de ces rapports daterait de la fin du mois de septembre, selon l’une des sources. Le renseignement contredit également les dénégations du dirigeant russe selon lesquelles il ne constituerait pas une menace pour l’Europe.

Les conclusions américaines sont restées constantes depuis que Poutine a lancé l’invasion à grande échelle de l’Ukraine en 2022. Elles concordent largement avec les positions des dirigeants européens et de leurs services de renseignement, qui estiment qu’il convoite l’ensemble de l’Ukraine ainsi que les territoires des anciens pays du bloc soviétique, y compris des États membres de l’OTAN, selon les sources.

« Le renseignement a toujours dit que Poutine en voulait davantage », a déclaré Mike Quigley, membre démocrate de la commission du renseignement de la Chambre des représentants, dans une interview à Reuters. « Les Européens en sont convaincus. Les Polonais en sont absolument convaincus. Les États baltes pensent qu’ils sont les prochains sur la liste. »

La Russie contrôle environ 20 % du territoire ukrainien, notamment la majeure partie des oblasts de Louhansk et de Donetsk, qui constituent le cœur industriel de la région du Donbass, ainsi que des parties des oblasts de Zaporijjia et de Kherson, et la péninsule de Crimée, péninsule stratégique sur les rives de la mer Noire.

Poutine affirme que la Crimée et les quatre oblasts appartiennent à la Russie. Selon deux sources proches du dossier, Trump exerce des pressions sur Kiev pour qu’elle retire ses forces de la petite partie de l’oblast de Donetsk encore sous son contrôle, dans le cadre d’un éventuel accord de paix — une exigence que le président ukrainien Volodymyr Zelensky et la majorité de l’opinion publique ukrainienne rejettent catégoriquement.

« L’équipe du président a réalisé des progrès impressionnants en ce qui concerne la fin de la guerre », a déclaré un responsable de la Maison-Blanche en réaction, ajoutant que Trump a affirmé qu’un accord de paix était « plus proche que jamais », sans faire référence aux rapports de renseignement.

Son gendre, Jared Kushner, et l’homme d’affaires Steve Witkoff, membres de l’équipe de médiation de l’administration Trump, mènent depuis plusieurs semaines des négociations avec des responsables ukrainiens, russes et européens sur un plan de paix en 20 points. Alors que des responsables américains affirment que des avancées ont été réalisées, des désaccords fondamentaux persistent sur la question territoriale. Selon un responsable de la Maison-Blanche, Kushner et Witkoff ont rencontré vendredi la délégation ukrainienne à Miami et devaient tenir des discussions avec des représentants russes au cours du week-end.

Lundi, des représentants américains, ukrainiens et européens sont parvenus à un large accord lors de discussions tenues à Berlin concernant ce que quatre diplomates européens et deux sources proches du dossier ont qualifié de solides garanties de sécurité, soutenues par les États-Unis, destinées à protéger l’Ukraine contre toute future agression russe.

Deux sources ont indiqué à Reuters que ces garanties dépendaient de l’accord de Zelensky pour céder des territoires à la Russie. Toutefois, d’autres diplomates ont affirmé que ce n’était pas le cas et que d’autres options étaient à l’étude, Zelensky ayant exclu toute concession territoriale. Selon eux, ces garanties, qui n’entreraient en vigueur qu’après la signature d’un accord de paix, comprendraient le déploiement d’une force de sécurité, majoritairement européenne, dans les pays voisins et sur le territoire ukrainien loin des lignes de front, afin d’aider à dissuader toute future attaque russe.

Selon l’une des sources, la taille de l’armée ukrainienne serait limitée à 800 000 soldats. Toutefois, plusieurs diplomates ont indiqué que la Russie réclame un plafond plus bas, une exigence à laquelle les Américains se montrent ouverts. Il a également été précisé que les États-Unis fourniraient du renseignement et une aide supplémentaires, et que l’ensemble du dispositif serait ratifié par le Sénat américain. D’après deux sources impliquées dans les discussions, le plan de Washington comprendrait également des patrouilles aériennes au-dessus de l’Ukraine avec un soutien américain.

Jeudi, Zelensky a exprimé sa prudence quant à ces propositions, déclarant : « Il y a une question à laquelle je n’arrive toujours pas à obtenir de réponse : que feront concrètement ces garanties de sécurité ? » De plus, il n’est pas du tout certain que Poutine accepte ce type de garanties, puisqu’il a rejeté à plusieurs reprises le déploiement de forces étrangères sur le territoire ukrainien.

JForum.Fr et Israël Hayom

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