Pourquoi la plupart des pays arabes ne veulent pas des Palestiniens
par Khaled Abu Toameh
Des dizaines de Palestiniens libérés par Israël dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu conclu le mois dernier entre Israël et le Hamas se sont plaints qu’« aucun pays arabe n’a accepté de nous accueillir ».
Selon des informations parues dans les médias arabes, 145 Palestiniens arrivés dans la capitale égyptienne, le Caire, après leur libération des prisons israéliennes, « n’ont trouvé aucun pays arabe ou islamique disposé à les accueillir ».
La plupart de ces anciens prisonniers purgeaient une ou plusieurs peines de prison à perpétuité pour des attentats terroristes meurtriers perpétrés contre des Israéliens au cours des dernières décennies. Nombre d’entre eux sont affiliés au Hamas, au Jihad islamique palestinien (JIP) et au Fatah, le parti au pouvoir de Mahmoud Abbas.
Les pays arabes n’ont fourni aucune explication officielle quant à leur refus d’accueillir les prisonniers libérés.
Des pays comme la Jordanie et le Liban ont eu des expériences extrêmement négatives avec l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et d’autres groupes armés palestiniens qui tentaient de renverser ou de déstabiliser leurs gouvernements (Septembre noir en Jordanie en 1970 et la guerre civile libanaise de 1975 à 1990).
Les dirigeants arabes multiplient les déclarations fortes, condamnent les actions israéliennes et participent à des sommets de haut niveau pour exprimer leur solidarité avec les Palestiniens. Cependant, à l’exception de l’Iran et du Qatar, leurs gestes ne se traduisent généralement pas par des mesures concrètes.
Le refus des pays arabes d’accueillir les Palestiniens (y compris les anciens prisonniers) est… la preuve qu’il serait erroné de compter sur les pays arabes pour aider à reconstruire et à démilitariser la bande de Gaza.
Le président américain Donald J. Trump, qui semble fonder ses espoirs sur les Arabes pour financer et établir un nouveau gouvernement ainsi que pour déployer une force internationale dans la bande de Gaza, doit garder à l’esprit que la plupart des chefs d’État et des régimes arabes ne se soucient en réalité pas des Palestiniens.
À présent, la plupart des chefs d’État arabes considèrent que les Palestiniens ont causé des dommages incommensurables partout où ils sont allés et qu’ils ont récompensé par la trahison quiconque leur a tendu la main.
Pour les dirigeants arabes, la question palestinienne n’est qu’un outil de plus pour faire avancer leurs propres objectifs politiques, consolider leur soutien populaire dans leurs pays ou unir différentes factions contre un ennemi commun.
Il conviendrait de rappeler à Trump que, plus tôt cette année, plusieurs pays arabes importants, tels que la Jordanie, les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite, le Qatar et l’Égypte, ont « fermement » rejeté son plan de relocalisation des Palestiniens de la bande de Gaza.
En résumé, la plupart des dirigeants arabes continueront de feindre de vouloir aider l’administration américaine à mettre en œuvre le plan en 20 points de Trump pour la paix dans la bande de Gaza.
En réalité, ils continueront de tout faire pour se tenir à l’écart des Palestiniens, sauf pour les aider à se regrouper dans la bande de Gaza.
Khaled Abu Toameh est un journaliste primé basé à Jérusalem.
Sur la photo : Trump pose avec des dirigeants de pays arabes et islamiques lors du Sommet pour la paix à Gaza à Charm el-Cheikh, en Égypte, le 13 octobre 2025. (Photo : Yoan Valat/Pool/AFP via Getty Images)
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