L’appel à pavoiser les hôtels de ville avec le drapeau palestinien le lundi 22 septembre, jour de reconnaissance par la France d’un Etat de Palestine, fait réagir le ministère de l’Intérieur. Dans un télégramme, il demande aux préfets de s’opposer à la pose de drapeaux palestiniens sur des mairies et autres édifices publics. 20 Minutes revient sur la polémique et les arguments de Place Beauvau.
Quelle est l’origine de cet appel ?
Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a appelé, dimanche, « à faire flotter » le drapeau palestinien sur les mairies le 22 septembre. C’est ce jour que la France reconnaîtra un Etat palestinien. Cette officialisation, par le président de la République, interviendra à New York à l’assemblée générale des Nations unies.
Cette date correspond aussi cette année à Roch Hachana, le Nouvel an juif.
Critiqué, Olivier Faure a néanmoins reçu le soutien ironique du chef de file LFI Jean-Luc Mélenchon.
Cet appel sera-t-il suivi ?
Les maires des villes de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) et de Nantes (Loire-Atlantique), notamment, ont déjà annoncé vouloir afficher le drapeau palestinien sur leur fronton. La ville de Saint-Denis hissera ce drapeau deux jours, les 22 et 23 septembre.
La maire de Nantes et numéro 2 du parti socialiste Johanna Rolland, a mentionné une « mesure symbolique ». « La commune, c’est l’échelon démocratique de base de la République. […] Je crois que ça a du sens, je le ferai sans détour », a-t-elle assuré.
Le maire divers gauche de Corbeil-Essonnes, dont l’hôtel de ville arbore déjà depuis avril le pavillon noir, blanc et vert, a annoncé qu’il distribuera lundi 1.000 drapeaux palestiniens aux habitants. « Un des moyens de marquer sa solidarité, c’est de mettre un drapeau palestinien à la fenêtre de son logement », a expliqué l’élu à Libération.
Comment réagit le ministère de l’Intérieur ?
Ce vendredi, le ministère de l’Intérieur a demandé aux préfets de s’opposer à la pose de drapeaux palestiniens sur des mairies et autres édifices publics.
Selon un télégramme signé par le secrétaire général du ministère de l’Intérieur Hugues Moutouh, « un tel pavoisement constitue une prise de parti dans un conflit international » et « une ingérence contraire à la loi ».
« Le principe de neutralité du service public interdit de tels pavoisements », indique la place Beauvau. Il demande aux préfets de saisir la justice administrative contre les décisions des maires qui ne renonceraient pas à pavoiser leur hôtel de ville aux couleurs palestiniennes.
Quels sont les arguments du ministère de l’Intérieur ?
La note de l’Intérieur insiste également sur « les risques d’importation sur le territoire national d’un conflit international en cours » ainsi que « sur les troubles graves à l’ordre public identifiés localement ».
« Il vous convient donc », détaille le télégramme, « de demander aux maires qui procéderaient à un tel pavoisement de leurs bâtiments publics de le faire cesser et, en cas de refus ou de non-exécution, de déférer à la juridiction administrative » la décision des édiles qui maintiendraient des drapeaux étrangers sur des édifices publics.
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Quelle est la réaction du patron du parti socialiste ?
« Un ministre démissionnaire devrait gérer les affaires courantes, pas chercher à s’opposer symboliquement à la décision prise par le président de la République de reconnaître un État palestinien », a répondu Olivier Faure sur le réseau social X ce vendredi.
Le patron du PS a également relevé que « les préfets n’ont pas de pouvoir propre d’interdiction à la différence des manifestations », et que « la justice tranchera au besoin ».
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