Le courant ne passe plus entre le boss de Tesla et Hollywood. D’après The Hollywood Reporter, le milieu du cinéma se serait mis à boycotter les véhicules de la marque tout-électrique, dont Musk est le dirigeant. En Californie, on parle d’une baisse de 25 % des ventes. La faute à un virage à-droite-toute, mais cette fois de la part du multimilliardaire.
La course effrénée aux présidentielles américaines se joue à tous les niveaux. Elon Musk a choisi son camp en faisant campagne pour Donald Trump. L’entrepreneur a même donné de sa personne en donnant un discours de soutien lors du meeting du Madison Square Garden le 27 octobre. Un soutien qui passe mal dans le milieu du 7eme art, qui avait pourtant embrassé la Teslamania à bras-le-corps : « Hollywood est majoritairement démocrate », explique l’historien du cinéma David Da Silva, auteur de la série Trump et Hollywood.
Mais au-delà de la casquette Maga (« Make America great again »), ce sont ses déclarations teintées d’éléments de langages de l’aile droite américaine qui lui valent l’indignation de la cité des anges. « C’est un milieu très sensible à la question des minorités. Elon Musk a récemment eu des mots très durs envers son enfant transgenre. » Pour rappel, en interview le 22 juillet dernier, le milliardaire a attaqué la transition de genre de sa fille Vivian, en persistant à utiliser son « deadname » et parler d’elle comme de « son fils Xavier ».
Un Hollywood aux couleurs démocrates
Depuis près de deux ans, les acteurs manifestent de plus en plus leur désamour pour Elon Musk. En décembre 2022, suite au rachat par ce dernier de Twitter (devenu X), Jim Carrey quitte la plateforme. En septembre 2024, l’acteur Marlon Wayans, connu pour ses rôles dans Above The Rim ou Scary Movie déclare vouloir jeter sa Tesla d’une falaise, en réaction aux propos transphobes du milliardaire. Si Hollywood met au ban les personnalités conservatrices, tout cela ne date pourtant pas d’hier : « L’acteur James Woods (NDR : Casino, Virgin Suicides, Oppenheimer) avait une très bonne cote à Hollywood. Au début des années 1990, après une série d’interviews où il affichait des positions particulièrement conservatrices, il a été mis de côté à Hollywood », raconte David Da Silva.
Dès lors, il y a peu de chances que les dernières prises de position de Elon Musk emballent le milieu du cinéma. Il y a un mois de ça, le dirigeant de Tesla partageait sur X la fake news raciste propagée par Donald Trump selon laquelle des migrants haïtiens tueraient des chats pour les manger.
La voie républicaine
Si Hollywood boycotte Tesla, le cinéma américain n’est pas pour autant un espace 100 % démocrate. Le soutien au parti républicain n’a jamais été vraiment disqualifiant. Selon l’historien du cinéma, « il y a toujours eu une tendance républicaine au sein d’Hollywood. Sinon, quelqu’un comme Clint Eastwood n’aurait pas pu faire une telle carrière. »
En minorité sur les grandes avenues californiennes, les forces républicaines ont cependant su tirer profit de leur image d’outsider. En 2016, Donald Trump en a fait une stratégie de communication : « Trump se sert de cette tendance majoritairement démocrate afin de se donner une image »hors du système », malgré le fait qu’il soit lui-même un produit de ce système », explique David Da Silva. Une stratégie que Musk a visiblement bien assimilé, à en lire son post X en date du 21 octobre : « Les démocrates dépensent beaucoup plus d’argent que les républicains, possèdent tous les médias, sont soutenus par Hollywood, mais ils perdent quand même. » Le lien a beau être brisé avec l’usine à rêves californienne, avec Trump, c’est l’amour fou.
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