Mais quelle idée à la noix ! Et on reste poli. Refaire « Blanche Neige et les 7 nains », le classique de Walt Disney sorti en 1937 et premier long métrage animé de l’histoire du studio, ne tenait déjà pas debout sur le papier. Ce chef-d’œuvre se portait très bien tout seul merci pour lui, et n’avait nul besoin d’être revisité. Et encore moins de se voir modernisé.
Soyons clairs et précis : le problème du Blanche Neige de Marc Webb, en salle aujourd’hui, ne vient pas de ses choix esthétiques. Enfin, si un peu tout de même mais surtout du fait que le concept était foireux à la base. Les diverses polémiques qui lui sont tombées dessus n’ont fait que rajouter louche à un brouet peu digeste. Résumons-nous : Blanche Neige version années 1930 est un bijou de poésie et de subtilité. Le remake de 2025 équivaut à une pièce de Molière qu’on aurait fait réécrire par Chat GPT.
Une modernisation artificielle
Certes, la Blanche Neige d’origine n’était pas la flèche la plus affûtée du carquois mais elle constitue un archétype bien à sa place dans son époque. La moderniser ne peut être qu’artificiel. Surtout quand on doit quand même se plier aux figures imposées comme les chansons cultes et le bisou du prince, ici devenu un gentil bandit mou du genou.
La pauvre Rachel Zegler fait bien ce qu’elle peut mais on lui demande si peu que sa prestation se résume à ouvrir de grands yeux en faisant des sourires niais et poussant une chansonnette de temps en temps. On a voulu la transformer en princesse Leïa ou en Vaiana mais ça ne prend pas. Blanche Neige passe toujours diligemment le balai en sifflotant avec les sept nains que Marc Webb essaye de rendre plus vivants et moins caricaturaux que ceux du dessin animé. C’est raté car ces malheureux semblent tirés d’un cauchemar de jardinerie ringarde. Ils font dix fois plus peur que la sorcière avec leurs grimaces et leurs designs hideux.
Des changements peu judicieux
Décider que de nombreux personnages – humains et animaux – devaient être récréés en image de synthèse est un choix artistique totalement foireux. Non seulement, le résultat est d’une intense laideur mais la qualité de l’animation est si tarte que celle du classique Disney garde toute sa magie quand on compare les deux films. Bien sûr, « Blanche Neige et les Sept Nains » a pris un coup de vieux mais c’est ce qui fait son charme.
Le métrage d’origine durait 83 minutes. Celui de 2025 est passé 109 minutes et, là encore, ce n’était pas la peine d’en rajouter. La guerre qui oppose la méchante reine (Gal Gadot en roue libre et en tenue moulante) à un Han Solo en Temu (Andrew Burnap, endive même pas braisée) est aussi inutile que ridicule et ne sert à allonger la sauce sans lui donner la moindre saveur. L’abus de nouvelles chansons façon Broadway tape aussi sur le système tant elles accompagnent des actions mollassonnes.
Un ratage réussi
Alors oui, « Blanche Neige » de Marc Webb est raté bien comme il faut. Il n’a même pas le côté nanar qui permet de trouver du plaisir dans les séries Z car tout cela se prend terriblement au sérieux avec un message cucul garanti sur facture. Les enfants méritent de revoir la version de 1937 plutôt que ce salmigondis né de cerveaux de marketeux hollywoodiens. La modernité a fait ici plus de mal que de bien.
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