« Pour Israël, le dossier des F-35 reste sensible, mais pas au point de constituer une menace immédiate ».

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« Je préférerais que les Saoudiens ne se rapprochent pas de nous s’ils n’en ont pas réellement l’intention, et qu’ils ne nous mettent pas en danger »

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Le prince héritier saoudien Mohammed ben SalmaneNathan Howard/Pool via AP

L’analyste des affaires arabes Zvi Yehezkeli a réagi sur i24NEWS à l’annonce du président américain Donald Trump concernant son intention de vendre des avions F-35 à l’Arabie saoudite. Une décision qu’il juge « préoccupante, mais pas alarmante ».

Selon Yehezkeli, cette dynamique s’inscrit avant tout dans une logique d’intérêts mutuels : « lorsqu’un pays veut se rapprocher d’un autre, et c’est le cas de l’Arabie saoudite, il le fera même sans recevoir tout un paquet d’avantages comprenant F-35 et énergie nucléaire », explique-t-il.

Il rappelle que Mohammed ben Salmane, longtemps considéré par l’administration précédente comme persona non grata à la Maison-Blanche, est désormais reçu en grande pompe : « cette visite est historique. Elle montre que Trump est venu pour faire des affaires. »

Pour Israël, le dossier des F-35 reste sensible, mais pas au point de constituer une menace immédiate : « les appareils ne seront de toute façon pas livrés tout de suite », nuance Yehezkeli, qui insiste sur la dimension commerciale de l’accord et sur le calcul politique américain.


L’analyste tempère également l’image réformatrice de Ben Salmane, largement valorisée à l’étranger : concerts à Djeddah, droit de conduire pour les femmes… Autant de gestes qui séduisent l’Occident, mais masquent selon lui un leadership fragile.

Dans l’arène régionale, le prince héritier saoudien manque de stature, estime Yehezkeli : incapacité à vaincre les Houthis au Yémen, recul face à l’Iran, suspension du processus de normalisation avec Israël. Et surtout : il ne veut pas d’État palestinien. « Les Saoudiens qualifient même les Palestiniens de ‘traîtres’ », souligne-t-il.

Pour l’analyste, l’enjeu majeur reste le calcul saoudien autour du dossier palestinien et de la normalisation avec Israël. « Ben Salmane joue ses cartes et ne les cédera pas si facilement », dit-il, estimant qu’un rapprochement forcé serait contre-productif : « Je préférerais qu’ils ne se rapprochent pas de nous s’ils n’en ont pas réellement l’intention, et qu’ils ne nous mettent pas en danger. »

S’il reconnaît que l’Arabie saoudite ne représente pas une menace directe pour Israël, Yehezkeli regrette toutefois son manque de cohérence : « En tant que pays qui nous a demandé d’attaquer l’Iran, nous aurions pu attendre d’eux davantage. Mais chez nous, la diplomatie ne repose pas sur la sympathie : tout est affaire d’intérêts. »

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