Plan Trump; Le Hamas hésite : accord ou défi ?
Depuis l’annonce de son plan en 20 points pour Gaza, Donald Trump et Benjamin Netanyahu affichent une détermination sans concession : Israël accepterait, et le Hamas serait sur le point de se prononcer. Le Premier ministre israélien a affirmé à Washington que son pays adopte l’initiative américaine. Simultanément, des sources proches du Hamas rapportent que l’organisation conduit actuellement des délibérations internes, tant en Palestine qu’à l’étranger, en vue d’une réponse.
Le processus de consultation se ferait auprès des médiateurs égyptiens et qataris : l’idée est de présenter une position conjointe mercredi, après discussion au sein des différentes directions politiques et militaires. Cependant, la distance géographique, les lignes de commandement fragmentées et l’impact des récents bombardements compliquent les échanges.
Les négociateurs du Hamas ont déclaré leur intention d’« examiner de bonne foi » la proposition, tout en alertant qu’un refus pourrait entraîner un soutien total des États-Unis à Israël pour une action militaire renforcée. Trump lui-même a donné un ultimatum : trois à quatre jours pour accepter le plan sinon, selon ses mots, « ce sera une fin très triste ».
Le contenu du plan américain
Au cœur du projet : un cessez-le-feu immédiat conditionné à l’acceptation des termes par toutes les parties. En retour, tous les otages israéliens (vivants ou décédés) seraient libérés dans les 72 heures, et plusieurs milliers de prisonniers palestiniens relâchés. Israël s’engagerait ensuite à un retrait progressif de Gaza, mais sous réserve que le Hamas soit désarmé. Une administration de transition, dirigée par une instance internationale placée sous supervision, prendrait le relais de la gestion de Gaza.
Le plan intègre également la création d’une force internationale de stabilisation et la participation possible d’anciens leaders mondiaux — notamment Tony Blair — au sein d’un « Board of Peace ». Dans cette nouvelle gouvernance, le Hamas ne pourrait pas exercer de pouvoir. La reconstruction de Gaza, quant à elle, serait pilotée par une stratégie internationale, avec le soutien d’un large éventail de pays arabes et occidentaux.
Réactions et critiques
Un responsable proche du Hamas a qualifié la proposition de « totalement biaisée en faveur d’Israël » et imposant des « conditions impossibles ». D’aucuns estiment que le plan reprend des clauses déjà présentes dans d’anciens projets de cessez-le-feu auxquels le Hamas avait participé, mais rejoints ultérieurement. D’autres font observer qu’un rejet net exposerait le groupe à l’isolement diplomatique, tant auprès du monde arabe que musulman, qui a pour beaucoup salué l’initiative.
Parmi les soutiens, plusieurs États arabes et musulmans ont salué le plan, exprimant l’espoir d’un désamorçage rapide du conflit. Israël, en acceptant (avec nuances) le plan, s’est réservé la possibilité de maintenir une présence sécuritaire en cas de non-réponse satisfaisante. Netanyahu a rejeté l’idée de reconnaître une Palestine indépendante comme une récompense au terrorisme.
Enfin, les tensions continuent sur le terrain : des frappes israéliennes font encore des dizaines de morts à Gaza, montrant que le calme n’est pas acquis tant qu’un accord clair n’est pas scellé.
Analyse stratégique
Ce scénario place le Hamas dans une impasse. Accepter le plan, c’est accepter de se désarmer et de céder toute gouvernance. Refuser, c’est risquer une offens ive militaire appuyée par les États-Unis et le soutien quasi inconditionnel à Israël. Le poids diplomatique des pays arabes, déjà favorables à l’initiative, pourrait pousser le Hamas à une position de compromis — sinon d’acceptation timide.
Sur le plan israélien, ce plan représente une opportunité diplomatique. En fixant ses conditions comme base de négociation, Israël apparait comme prêt au dialogue, tout en gardant une marge de manœuvre militaire. Tandis que la communauté internationale appelle à une trêve durable, Israël peut revendiquer une posture défensive et légitime de toute action visant à protéger sa sécurité.
L’acceptation potentielle par le Hamas du plan de paix du président Trump serait une victoire majeure pour Israël, affirmant sa volonté de résoudre le conflit dans un cadre diplomatique, mais sans céder sur sa sécurité. En posant des conditions strictes, Israël démontre qu’il est disposé à négocier, tout en ne tolérant pas la perpétuation d’un groupe armé hostile à sa frontière. Si le Hamas choisit la paix, cela ouvrira une nouvelle ère pour Gaza — sous contrôle sécurisé, sans menace terroriste — et inscrira Israël comme acteur central capable de garantir stabilité et souveraineté dans un contexte régional instable.
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