Plan de paix à Gaza : Après la libération des otages, que va-t-il se passer ?

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Ce n’est pas encore la paix, mais une étape est franchie. Le gouvernement israélien a indiqué vendredi avoir approuvé la première phase de l’accord de cessez-le-feu à Gaza, prévu dans le cadre du plan de paix en vingt points de la Maison-Blanche. L’accord peut ainsi entrer en vigueur et permettre la libération des otages israéliens retenus dans le territoire palestinien.

Cette libération qui « devrait mettre fin à la guerre », a déclaré Gideon Saar, chef de la diplomatie israélienne. De son côté, le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya, affirme avoir « reçu des assurances de la part des frères médiateurs et de l’administration américaine, confirmant toutes que la guerre est complètement terminée ». « Un moment historique », salué par le président palestinien, Mahmoud Abbas. Et maintenant, que va-t-il se passer ?

Otages et prisonniers libérés, vivants ou morts

Les 47 derniers otages, vivants ou morts, devront être libérés au plus tard 72 heures après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, soit lundi, selon une porte-parole du bureau du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou. Le président américain Donald Trump a d’ailleurs indiqué qu’il prévoyait de partir pour le Moyen-Orient afin d’être présent.

En contrepartie, « près de 2.000 prisonniers palestiniens détenus par Israël » seront libérés, selon un responsable du Hamas. Le plan de la Maison-Blanche prévoyait les termes suivant : « Une fois tous les otages libérés, Israël libérera 250 prisonniers condamnés à perpétuité, ainsi que 1.700 Gazaouis détenus après le 7 octobre 2023, y compris les femmes et les enfants », peut-on lire. « Pour chaque otage israélien dont les restes seront rendus, Israël libérera les restes de quinze Gazaouis décédés », précise encore le texte.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a appelé les deux camps à procéder aux opérations de libération prévues « en toute sécurité et dans la dignité ».

Sur le terrain, l’armée israélienne se repositionne

Comme prévu par le plan de paix, l’accord des deux camps sur cette première phase entraîne de facto la suspension de « toutes les opérations militaires, y compris les bombardements aériens et d’artillerie ». Deux cents militaires américains seront mobilisés pour « superviser » et « observer » la mise en œuvre de l’accord sur Gaza, a par ailleurs communiqué à l’AFP un haut responsable américain sous le couvert de l’anonymat.

Le cessez-le-feu est entré en vigueur puis midi, heure locale, confirme un communiqué militaire des forces israéliennes, soulignant que les soldats de Tsahal « ont commencé à se positionner le long des […] lignes de redéploiement en préparation de l’accord de cessez-le-feu et du retour des otages ». L’armée israélienne devrait en effet être redéployée sur la « ligne jaune », définie par le plan de cessez-le-feu, qui lui permet de garder le contrôle de 53 % de la bande de Gaza.

La ligne jaune correspond à la première phase de retrait prévue par le plan de paix de la Maison-Blanche.
La ligne jaune correspond à la première phase de retrait prévue par le plan de paix de la Maison-Blanche.  - The White House/X

Cependant, la situation est encore confuse sur le terrain. Vendredi matin, un responsable de la Défense civile de Gaza confirmait le retrait des forces israéliennes dans plusieurs zones du nord et du sud de l’enclave, mais plusieurs témoignages faisaient état de tirs et de bombardements. Les « troupes du Commandement Sud […] continueront d’éliminer toute menace immédiate », a indiqué Tsahal dans un communiqué. Plusieurs zones restent « extrêmement dangereuses » pour la population, a ajouté l’armée israélienne, alors que des milliers de Palestiniens marchent vers le nord de l’enclave, selon des journalistes de l’AFP présents à Nousseirat, dans le centre du territoire.

L’aide humanitaire attendue

L’acceptation de l’accord signifie aussi l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, sur la base des quantités déjà prévues en janvier dernier. Le transport et la distribution se feront « sans interférence des deux parties, par l’intermédiaire des Nations Unies et de ses agences, du Croissant-Rouge et d’autres institutions internationales indépendantes de l’une ou l’autre des parties », précise le plan Trump.

Jeudi soir, l’ONU s’était dite prête à lancer un plan sur 60 jours dès la signature de l’accord. « Nos marchandises, 170.000 tonnes de nourriture, de médicaments et d’autres bien, sont en place. Nos équipes, courageuses, expertes et déterminées, sont en place », a déclaré Tom Fletcher, le chef des opérations humanitaires de l’ONU. L’objectif est d’augmenter le volume pour faire entrer « plusieurs centaines de camions par jour ».

Le plan de l’ONU prévoit des distributions de nourriture, mais aussi un soutien aux boulangeries et cuisines collectives, la fourniture d’eau et services d’assainissement pour 1,4 million de personnes. Des équipements médicaux d’urgence sont également prévus ainsi que la distribution de « milliers de tentes chaque semaine ».

Des négociations pour la suite

Les étapes suivantes de l’application du plan restent plus floues et vont être soumises à des négociations commençant « immédiatement » après la signature de la première phase, rapportait un responsable du Hamas. Les discussions porteront notamment sur un désarmement du mouvement islamiste palestinien et un retrait total des troupes israéliennes.

« Le Hamas et les autres factions s’engagent à ne jouer aucun rôle dans la gouvernance de Gaza, directement, indirectement ou sous quelque forme que ce soit », évoque ainsi le treizième point du plan proposé par les Etats-Unis. prévoyant un « processus de démilitarisation de Gaza » sous la supervision d’observateurs indépendants. De son côté, « Israël n’occupera ni n’annexera Gaza », précise le texte au point numéro 16.

Pour assurer la sécurité de la zone, une « Force internationale de stabilisation » devrait être mise en place avec plusieurs partenaires internationaux dont les États-Unis et des pays arabes. Quant à la situation politique à Gaza, la Maison-Blanche évoque une « gouvernance transitoire temporaire d’un comité palestinien technocratique et apolitique, chargé de la gestion quotidienne des services publics et des municipalités ». Le tout sous la supervision d’un « comité de la paix », présidé par Donald Trump lui-même et dans lequel figurera l’ancien Premier ministre britannique, Tony Blair.

Retrouvez notre dossier consacré à Gaza

« Aucun Palestinien ne pourrait accepter. Toutes les factions, y compris l’Autorité palestinienne, rejettent ceci », a déjà tranché Osama Hamdan, haut responsable du Hamas interrogé sur la chaîne Al Araby.

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