Pétrolier fantôme au large de Saint-Nazaire : Des militaires français ont intercepté le navire suspect

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Des soldats français, en treillis et cagoulés, patrouillent désormais sur le pont d’un pétrolier fantôme russe arraisonné au large de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). Le navire, soupçonné d’être lié aux mystérieux survols de drones au Danemark fin septembre, est placé sous sanctions européennes et fait l’objet d’une enquête judiciaire en France.

Mercredi après-midi, un photographe et un journaliste de l’AFP qui ont survolé la zone ont observé la présence des militaires français à bord. « Une équipe de visite est montée à bord », a confirmé une source militaire, précisant que l’arraisonnement avait eu lieu samedi dernier. Une opération exceptionnelle qui illustre la vigilance accrue des autorités face à ce navire jugé particulièrement suspect.

Un navire de la flotte « fantôme »

Long de 244 mètres, le pétrolier est connu sous les noms de « Pushpa » ou « Boracay ». Officiellement enregistré sous pavillon du Bénin, il a multiplié les changements de pavillon et de nom au cours de sa carrière, passant par le Gabon, les îles Marshall ou encore la Mongolie. Construit en 2007, il appartient à la flotte dite « fantôme », un réseau estimé entre 600 et 1.000 navires utilisés par la Russie pour contourner les sanctions et exporter son pétrole. Emmanuel Macron estime que cette flotte clandestine génère « des dizaines de milliards d’euros » et finance « 40 % de l’effort de guerre russe ».

Le parcours du navire intrigue. Parti du port russe de Primorsk le 20 septembre, il a traversé la Baltique puis longé la Pologne, la Suède et le Danemark entre le 22 et le 25 septembre, exactement au moment où des drones perturbaient le trafic aérien danois. Le 28 septembre, il a brusquement modifié sa route pour s’arrêter au large du parc éolien de Saint-Nazaire.

Une enquête ouverte par la justice française

A la suite d’un signalement de la Marine nationale, la justice française a ouvert une enquête pour « défaut de justification de la nationalité du navire/pavillon » et « refus d’obtempérer », a confirmé le procureur de Brest, Stéphane Kellenberger. Emmanuel Macron, depuis le sommet européen de Copenhague, a dénoncé « des fautes très importantes » commises par l’équipage. « Toute personne qui viole l’espace aérien européen est susceptible d’avoir des représailles », a averti le chef de l’Etat, tout en appelant à la prudence sur les conclusions concernant l’implication du navire.

Notre dossier sur la Russie

La Première ministre danoise Mette Frederiksen a de son côté dénoncé une « guerre hybride » menée par Moscou et plaidé pour « une réponse très forte » de l’Europe. Dans un contexte de survols répétés de drones et d’incursions aériennes russes en Pologne et en Estonie, l’affaire de Saint-Nazaire souligne à quel point mers et espaces aériens sont devenus les terrains de la confrontation entre la Russie et l’Europe.

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