Percevoir des commissions, éliminer et surveiller : le Hamas reprend le contrôle de la vie des Gazaouis

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Des habitants de la bande de Gaza témoignent d’un ré-ancrage du Hamas, même dans les zones dont l’armée israélienne s’est retirée il y a peu.
« Ils voient tout et documentent tout », raconte un importateur de produits alimentaires.
Un haut expert du Washington Institute estime : « Le Hamas veut montrer au monde qu’on ne peut pas le contourner ».
De leur côté, les États-Unis soulignent : « Le Hamas ne peut pas – et ne gouvernera pas Gaza ».

Ynet

Alors que trois dépouilles d’otages israéliens sont toujours détenues par des organisations terroristes dans la bande de Gaza, et que se poursuivent les discussions sur la poursuite du plan Trump, le Hamas revient à la charge et consolide son pouvoir.

Dès le premier instant où Israël s’est retiré de certaines zones selon l’accord, l’organisation terroriste a commencé à s’y réimplanter : elle élimine ses opposants, perçoit des commissions sur la vente de produits alimentaires et de cigarettes – et laisse planer de nombreux doutes quant à son éventuelle volonté de se désarmer et de transférer le contrôle à un autre acteur.

« Le Hamas voit tout »

De nombreux Gazaouis interrogés par Reuters affirment que le Hamas a repris le contrôle de nombreux aspects de la vie dans la bande de Gaza.

Selon eux :

  • Le Hamas suit de près tous les produits entrant dans la bande

  • Il prélève des commissions sur les marchandises – y compris le carburant et les cigarettes

  • Il inflige des amendes aux commerçants

« Les prix sont élevés. Il n’y a pas de revenus, la vie est difficile – et l’hiver arrive », explique l’un des habitants.

Un haut importateur de produits alimentaires de Gaza raconte que le Hamas n’a pas encore rétabli un régime fiscal complet, mais :

« Ils voient tout et enregistrent tout.
Ils surveillent tout ce qui entre, avec des points de contrôle le long des routes, ils arrêtent même des camions et interrogent les chauffeurs ».

Mustafa Ibrahim, un militant de Gaza-ville, ajoute que le Hamas profite des retards dans la mise en œuvre du plan Trump : « Il renforce ainsi son pouvoir. Est-ce qu’on le laissera faire ? Je pense que cela continuera jusqu’à la création d’un gouvernement alternatif ».

Le Hamas nie… et parle d’« urgence humanitaire »

Ismaïl Al-Thawabta, chef du bureau de communication du Hamas, nie la perception de commissions : il affirme que le Hamas ne fait que mener des « missions humanitaires et administratives urgentes » et déploie des efforts pour « contrôler les prix ».

Il assure que le Hamas est prêt à transférer le pouvoir à un nouveau gouvernement technocratique, sa priorité étant d’éviter le chaos à Gaza : « Nous voulons que la transition se passe en douceur ».

« Le Hamas veut montrer qu’il ne peut être contourné »

Ghaith al-Omari, haut membre du Washington Institute, explique à Reuters : « Le Hamas veut montrer aux Gazaouis comme aux puissances étrangères qu’on ne peut pas l’ignorer.
Plus la communauté internationale attend, plus le Hamas se consolide ».

Cependant, un porte-parole du département d’État américain insiste : « Le Hamas ne peut pas – et ne gouvernera pas Gaza ».

Une nouvelle résolution américaine à l’ONU

Les États-Unis prévoient de soumettre au Conseil de sécurité de l’ONU une nouvelle résolution créant une « force internationale de stabilisation » dans la bande de Gaza.

Mais le projet de texte évoque aussi « un chemin crédible vers l’autodétermination et un État palestinien ».

Le projet s’appuie sur :

  • Le plan en 20 points présenté par le président Trump

  • « Sa déclaration pour une paix et une prospérité durables », signée à Charm el-Cheikh

On y lit : « Les États-Unis ouvriront un dialogue entre Israël et les Palestiniens afin de parvenir à un horizon politique pour une coexistence pacifique et prospère ».

Qui gouvernera Gaza en transition ?

Le texte prévoit :

  • Un gouvernement de transition, appelé « Conseil de paix », jusqu’à ce que l’Autorité palestinienne achève ses réformes et puisse reprendre le contrôle de Gaza « de manière sûre et efficace ».

  • Une fois ces réformes mises en œuvre et le développement économique lancé, « les conditions seront réunies pour un chemin crédible vers l’autodétermination et un État palestinien ».

Conditions du retrait de Tsahal

Le texte précise : « Lorsque la force de stabilisation (ISF) aura établi le contrôle et la stabilité, l’armée israélienne se retirera de Gaza, sur la base de standards et de calendriers liés au désarmement, convenus entre l’ISF, les pays garants et les États-Unis ».

Tsahal resterait cependant dans un périmètre de sécurité extérieur, « jusqu’à ce que Gaza soit assurée contre tout renouveau de menace terroriste ».

Le rôle de la force internationale

Selon le projet de résolution, la force internationale :

  • Opérera sous un commandement unifié accepté par le futur Conseil de paix

  • Agira en coordination avec Israël et l’Égypte

  • Sera financée par des contributions internationales

Ses missions incluent :

  • Sécuriser les zones frontalières

  • Stabiliser la sécurité à Gaza et la désarmer

  • Détruire et empêcher la reconstruction d’infrastructures terroristes

  • Démanteler des organisations armées non-étatiques

  • Former et soutenir les forces de police palestiniennes

  • Protéger les civils, y compris dans le cadre d’opérations humanitaires.

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