pendant ce temps l’Egypte accroît ses activités militaires

Avertissements: l’Égypte se prépare à une confrontation militaire avec Israël

Par David Israël-

Malgré des difficultés économiques considérables, l’Égypte est en proie à des dépenses militaires considérables. Les services de défense israéliens ont identifié des activités militaires dans le centre du Sinaï, notamment des préparatifs logistiques et la construction d’obstacles en ciment destinés à bloquer les véhicules blindés israéliens.

Des responsables politiques de Jérusalem ont exprimé leur inquiétude face au renforcement militaire sans précédent de l’Egypte, notamment la construction de tunnels et de ponts au-dessus du canal de Suez. Ces développements, préviennent-ils, pourraient faciliter le déploiement rapide des forces égyptiennes dans la péninsule du Sinaï et potentiellement au-delà de la frontière avec Israël.

En outre, malgré les rapports de l’armée israélienne qui affirment le contraire, l’Égypte entretient plus d’une douzaine de tunnels profonds reliant Rafah dans la bande de Gaza et des points situés au plus profond de la péninsule du Sinaï – qui n’ont pas encore été démolis. Ces renforcements militaires, ainsi que de nombreux autres, constituent une violation flagrante des restrictions définies dans les accords de Camp David et font l’objet de débats houleux entre les responsables de la sécurité israéliens et égyptiens.

Israël a souligné que « malgré des intérêts stratégiques communs et de nombreuses raisons d’éviter une confrontation militaire, les tensions entre l’Égypte et Israël pourraient potentiellement dégénérer en conflit – que ce soit par erreur de calcul, accident ou circonstances imprévues. En conséquence, les responsables militaires israéliens soulignent que Tsahal doit rester préparé à l’éventualité d’un affrontement avec l’Égypte, même si aucune des deux parties ne le recherche activement ».

Selon Yoni Ben Menachem , analyste spécialisé dans le Moyen-Orient , Israël a joué un rôle direct dans le soutien apporté par l’armée égyptienne à la campagne contre l’EI dans le Sinaï, en offrant une assistance par drone et des renseignements sur les repaires des militants. Aujourd’hui, les responsables de Jérusalem se plaignent du manque de gratitude de l’Egypte, bien qu’Israël ait fait une concession exceptionnelle en autorisant l’Egypte à déployer des forces militaires importantes dans le Sinaï pour combattre l’EI.

L’ancien ambassadeur d’Israël au Caire de 2016 à 2019, David Guvrin, a averti dans une interview accordée le 23 décembre à Ynet que « Israël doit tenir compte des capacités que l’Égypte est en train de développer et, comme nous l’avons appris le 7 octobre, ne pas se fier à l’interprétation de ses intentions et de ses intérêts, qui peuvent facilement changer ».

Guvrin a réitéré que « l’Égypte investit des sommes colossales dans le renforcement de ses capacités militaires, malgré le fait qu’aucun pays ne la menace et malgré sa situation économique difficile. Dans le même temps, l’Égypte investit massivement dans les infrastructures militaires et civiles à l’est du canal, dans le Sinaï. […] Les intentions et les intérêts peuvent facilement changer avec un changement de régime, comme cela s’est produit en Égypte en 2012 avec la montée des Frères musulmans. »

Le 6 octobre dernier, l’Égypte a célébré, comme chaque année depuis 1973, l’anniversaire de la « Victoire de la guerre du 6 octobre », saluant cet événement comme un moment déterminant dans l’histoire de la nation, un symbole de sa fierté et de sa dignité.

Président égyptien Abdel Fattah el-Sissi / Kremlin.ru

Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sisi a déclaré à cette occasion : « Ce jour-là, les officiers militaires égyptiens et leurs dirigeants ont écrit les récits les plus héroïques de sacrifice et d’altruisme pour reconquérir la terre sainte du Sinaï. Ils ont créé un précédent exemplaire, soutenus par un peuple magnifique, dans la résilience et la conquête de la victoire. Ils ont confirmé que l’unité entre le peuple et les forces armées est la forteresse imprenable qui a protégé l’État égyptien tout au long de son histoire. »

Al-Sissi n’a pas précisé qu’à la fin de la guerre de 1973, la 3e armée égyptienne était complètement encerclée par les forces de Tsahal, qui étaient prêtes à l’anéantir si le secrétaire d’Etat américain Henry Kissinger ne s’y opposait pas. Le président égyptien a également évité de mentionner que Tsahal avait traversé le canal de Suez et occupé une large bande de terre à une cinquantaine de kilomètres au sud du Caire.

Il n’a pas non plus mentionné l’accord de paix avec Israël, qui était la seule raison pour laquelle l’Égypte a pu réoccuper le Sinaï, en échange de la cessation de la guerre.

Comme l’a déclaré l’ambassadeur Guvrin : « Il est important de souligner et de comprendre que la position officielle égyptienne refuse de reconnaître les droits historiques des Juifs sur la Terre d’Israël et leur droit d’y établir un foyer national. L’Égypte rejette la perception du sionisme comme un mouvement légitime de libération nationale. Le sionisme, aux yeux des Égyptiens, était et reste un mouvement colonialiste qui occupe les terres des Palestiniens et les prive de leurs droits. Israël est une entité politique née dans le péché. Si dans le passé, il y avait un point d’interrogation concernant la reconnaissance égyptienne d’Israël dans les frontières de 1967, maintenant, après le 7 octobre 2023, il y a un point d’interrogation concernant la reconnaissance de facto d’Israël même dans les frontières de 1948. »

Selon Israel Defense, « dans des conditions extrêmement difficiles, un conflit conventionnel entre Israël et l’Egypte pourrait potentiellement se produire, même s’il est limité dans son ampleur. L’Egypte prépare activement son armée à l’éventualité d’une guerre avec Israël. Par exemple, en mai de cette année, l’Egypte a finalisé un accord pour acquérir 30 avions de combat français Rafale de pointe. Cette acquisition vise à renforcer les capacités de l’Egypte en cas de confrontation avec la redoutable force aérienne israélienne ».

Le site Internet poursuit : « L’armée de l’air égyptienne est relativement puissante, avec une flotte de plus de 200 avions de combat F-16. De plus, l’armée de l’air israélienne pourrait se retrouver engagée simultanément sur plusieurs fronts, notamment dans des confrontations avec l’Iran, le Hezbollah, le Hamas ou même la Syrie. De tels engagements mettraient à rude épreuve la capacité d’Israël à concentrer sa puissance aérienne uniquement sur l’Égypte. »

JForum.fr avec jewishpress

Crédit photo : Nahal.co.il Des combattants de Tsahal dans la zone tampon agricole du côté égyptien du canal de Suez, octobre 1973

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