Pat Gelsinger quitte Intel : Une page se tourne au cœur d’une crise stratégique et industrielle
Le départ surprise de Pat Gelsinger à la tête d’Intel marque un tournant décisif pour l’entreprise, confrontée à des défis majeurs dans l’industrie des semi-conducteurs. Moins de quatre ans après son arrivée, celui qui était perçu comme le sauveur de la firme californienne laisse derrière lui une entreprise en pleine tourmente, entre restructurations, pertes financières et ambitions inachevées.
Pat Gelsinger avait pris les rênes d’Intel avec un plan ambitieux visant à rétablir la domination technologique de l’entreprise sur le marché des semi-conducteurs. Son objectif : concurrencer les géants comme TSMC et Nvidia en produisant des puces toujours plus performantes. Cependant, malgré des investissements massifs et des promesses de redressement, les résultats escomptés se font attendre. Gelsinger quitte son poste alors que les fruits de sa stratégie ne devraient apparaître qu’à l’horizon 2025.
Sous la direction de Gelsinger, Intel a procédé à des coupes drastiques, notamment en Israël, où plusieurs centaines d’employés ont été licenciés dans les centres de développement de Haïfa, Petah Tikva et Jérusalem. La suspension d’un projet d’expansion à Kiryat Gat, initialement évalué à 15 milliards de dollars, témoigne également des difficultés rencontrées. Pourtant, Gelsinger avait constamment loué la résilience des équipes israéliennes, même en pleine guerre contre le Hamas.
Intel, jadis fleuron de l’innovation technologique, a vu sa capitalisation fondre face à la montée en puissance de Nvidia, leader incontesté des puces pour l’intelligence artificielle. La perte de sa place dans l’indice Dow Jones et une chute de plus de 60 % de sa valeur boursière sont autant de signaux alarmants. Malgré tout, Gelsinger avait réussi à obtenir des subventions américaines pour soutenir le plan de redressement, notamment un financement de 7,86 milliards de dollars.
La stratégie de Gelsinger, axée sur le modèle de fonderie, a suscité des débats internes. L’idée était de positionner Intel comme un acteur majeur de la fabrication sous contrat, mais les volumes de production nécessaires pour assurer la rentabilité n’ont pas suivi. Cette impasse a conduit à des tensions au sein du conseil d’administration, provoquant le départ de Lip-Bu Tan, un membre influent en désaccord avec la direction prise.
En attendant la nomination d’un nouveau PDG, la direction d’Intel sera assurée par David Zinsner et Michelle Johnston Holthaus. Leur mission sera de redonner confiance aux investisseurs tout en poursuivant la restructuration. L’avenir d’Intel dépendra de sa capacité à innover et à regagner sa compétitivité face à des géants comme Nvidia, désormais valorisée à des sommets historiques.
La démission de Pat Gelsinger laisse Intel à un carrefour stratégique. Les prochaines décisions, notamment le choix du futur PDG, seront déterminantes pour l’avenir du géant des semi-conducteurs. Si l’entreprise parvient à relever ses défis technologiques et financiers, elle pourra peut-être retrouver son lustre d’antan. Mais la route s’annonce semée d’embûches dans un marché en constante évolution.
Jforum.fr
Articles similaires
La rédaction de JForum, retirera d’office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.
La source de cet article se trouve sur ce site