Otan : L’adhésion de la Suède approuvée par la Commission parlementaire turque

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C’est la fin d’un suspense qui aura duré dix-neuf mois. La commission des affaires étrangères du parlement turc a approuvé mardi le texte autorisant l’adhésion de la Suède à l’Otan. L’instance l’a transmis à l’Assemblée plénière pour adoption définitive, une formalité qui devrait suivre dans les heures ou les jours qui viennent mais à un moment – ou une date – qui n’a pas encore été précisé.

La Turquie était le dernier membre de l’Alliance atlantique avec la Hongrie à barrer la route à la Suède, multipliant exigences et prétextes pour justifier ses réticences. Une décision aussitôt saluée par le ministre suédois des Affaires étrangères Tobias Billström : « Nous nous réjouissons de devenir membre de l’OTAN », a-t-il déclaré au site de la télévision publique SVT Nyheter.

Des demandes en matière de lutte antiterroriste

La Suède avait déposé sa candidature en même temps que la Finlande – admise en avril – après le début de la guerre russe en Ukraine. « Nous observons un changement dans la politique de la Suède, quelques décisions adoptées par les tribunaux », a remarqué lundi sur la chaîne privée NTV Fuat Oktay, député AKP (le parti au pouvoir), président de la commission des affaires étrangères du Parlement turc.

« On avait encore quelques demandes pour des avancées supplémentaires » en matière de lutte antiterroriste, a-t-il ajouté sans autre détail. Le président Recep Tayyip Erdogan objectait depuis le début du processus de la mansuétude supposée de Stockholm envers certains groupes kurdes, qu’il considère comme terroristes.

Il semble surtout qu’après un long silence de Washington, un entretien téléphonique mi-décembre avec le président américain Joe Biden a fini de vaincre les réticences de Recep Tayyip Erdogan.

La vente d’avions de chasse F-16 américains à la Turquie comme condition

Annoncé comme une simple formalité en novembre, y compris par le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan, qui parlait de « quelques semaines », l’examen du protocole d’adhésion avait capoté après une seule réunion.

Début décembre, le président turc ajoutait alors comme condition à la ratification d’Ankara celle, « simultanée », par le Congrès américain de la vente d’avions de chasse F-16 à la Turquie. « Tout ceci est lié », prévenait-il. La Turquie avait déjà joué cette carte pour tenter d’obtenir un feu vert américain à la vente des F-16, dont elle a besoin pour moderniser sa force aérienne.

Le gouvernement américain n’est pas hostile à cette vente mais le Congrès l’a bloquée jusqu’ici pour des raisons politiques, dont les tensions avec la Grèce – elle aussi membre de l’Otan – dont Ankara s’est récemment rapproché.

Le soutien d’Erdogan au Hamas complique le processus

« Il semble désormais évident que les deux processus vont avancer en parallèle », a indiqué à l’AFP le directeur du German Marshall Fund à Ankara, Ozgur Unluhisarcikli.

Mais, « bien que les questions ne soient pas liées, les déclarations de la Turquie – et de son président – soutenant le Hamas ont encore compliqué le processus de vente des F-16 », relève l’expert. Selon lui, « il n’y a pas vraiment de consensus au sein du Parlement truc, ni au congrès américain ». « Mais si messieurs Biden et Erdogan font preuve de la volonté requise, nous pouvons espérer un dénouement proche ».

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