« Nous ne sommes pas antisémites ! », et pourtant.
C’est la guerre à Gaza qui serait à l’origine de la flambée de l’antisémitisme. Depuis le 7 octobre 2023, La France Insoumise et une partie de la gauche multiplient les outrances, les outrages, qui visent Israël et les Juifs de France. Les militants assurent cependant que « la gauche défend les opprimés, et n’a donc jamais été antisémite ».
En journaliste scrupuleux, Clément Weill-Raynal —, c’est lui qui avait révélé l’existence du Mur des cons — déroule, dans « La Gauche antisémite, une haine qui vient de loin » (Editions de l’Artilleur), le fil de l’actualité. Il égrène, à rebours, un à un, les événements, les articles de presse, les journaux, les déclarations, les procès, les polémiques qui ont marqué l’actualité jusqu’au moment où « Les socialistes se revendiquaient de la race aryenne ».
Lui n’a rien oublié. Il a tout noté, tout enregistré, tout consigné.
Le constat historique de l’auteur est accablant: il y a bien un antisémitisme de gauche. Du refus de LFI et de la CGT de défiler contre l’antisémitisme, aux détestations des juifs évoluant dans la sphère publique (Henri Krazucki, Georges Mandel, Pierre Mendès France), aux messages haineux de Daniel Mermet sur France Inter, aux blagues vaseuses de Guillaume Meurice sur « le prépuce ». Et cela dure depuis tellement longtemps… Oh si vous saviez ! Au moins depuis l’affaire Dreyfus que la gauche conchiait.
Ce bon ton d’un « antisémitisme d’atmosphère » semble être largement soutenu par Le Monde et Libé, dont l’auteur se fait un malin plaisir à rappeler les antécédents de leurs fondateurs ; ainsi que des journalistes de gauche admirateurs de Céline ou de Faurisson. La violence de leurs mots contre les juifs, jusqu’au négationnisme, parait tenace, immuable.
Souvent, Clément Weill-Raynal propose au lecteur de relire des articles de presse, y compris avant la naissance de l’État d’Israël : malaise, boule au ventre. Comment des journalistes de gauche ont-ils pu écrire de telles horreurs ? Comment ont-ils pu nier la Shoah ?
Par exemple, les polémiques lancées par Libé lors de la diffusion de la série Holocauste à la fin des années 70 : « Le téléfilm Holocauste est un crime contre la vérité historique (…) il n’est pas établi sur le plan de l’histoire scientifique que Hitler ait ordonné l’exécution d’un Juif par le seul fait qu’il fût juif ».
Si le chanteur Amir, Enrico Macias, l’animateur Arthur sont mis, aujourd’hui, au pilori pour leur judéité par une partie de la gauche ; que dire d’hier, Anne Sinclair et « son nez refait », Simone Veil, « la rescapée », Léon Blum « le sioniste ».
Dans la Vie Ouvrière, l’organe syndical de la CGT, il est écrit, en 1948 : « Blum en yiddish veut dire fleur. La nature n’engendre pas que des fleurs bonne à respirer. Blum appartient à la plus malsaine espèce […] On comprend que Hitler nous l’ait conservée.
Toujours les mêmes mots utilisés, hier comme aujourd’hui. Cette nazification d’Israël et des Juifs – accusés d’exploiter la Shoah pour justifier l’oppression et le massacre des Palestiniens – revient sans cesse. Tout pour renverser la charge accusatoire : « génocide ! », « complot Juif », « toujours à se plaindre ! », « lobby Juif ».
La haine tout le temps, partout. À force, une lecture trop assidue de l’essai peut donner la nausée. Il faut avoir le cœur solide pour encaisser les chocs et les révélations.
Le livre de Clément Weill-Raynal est dense. Précis. intéressant. Des centaines de personnalités de gauche sont citées, et hélas pour elles, pas pour en faire des louanges.
Pour ceux qui aiment l’actualité et l’histoire d’une autre France, celle dont on ne veut jamais nous parler, c’est clairement un ouvrage de référence.
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