Israël a réalisé plusieurs frappes sur l’Iran, menant des bombardements contre des sites militaires et nucléaires à Téhéran et à Natanz. L’état d’urgence a été déclaré en Israël en prévision d’une attaque de missiles et de drones par l’Iran. Invité de la matinale, l’ancien ambassadeur de France en Israël, Eric Danon, analyse la situation.
L’ancien ambassadeur de France en Israël, Eric Danon, fait un constat alarmant : « La guerre commence, c’est une guerre qui va durer déjà quelques jours en très haute intensité, sans doute une semaine, et qui change la configuration de toute la région. »
En tant que spécialiste des questions du désarmement, il dresse l’analyse géopolitique de ce qui vient d’arriver : « Il y a une lecture géopolitique forte : on acte l’échec de la négociation entre les États-Unis et l’Iran. Trump souhaitait négocier et avait demandé à Israël de retarder les frappes. La négociation a manifestement échoué, et Israël n’a jamais cru à cette négociation. Il est donc passé à l’acte car quitte à attaquer, c’est maintenant qu’il faut le faire, parce que l’Iran est affaibli. »
Pour Eric Danon, une fenêtre d’opportunité était ouverte pour Israël : « La défense de l’Iran se faisait à travers des proxys, donc des mandataires de l’Iran à l’extérieur, essentiellement le Hamas à Gaza, le Hezbollah au Liban, et un peu en Syrie et les Houthis au Yémen, qui sont affaiblis. Il y a aussi les sanctions américaines en termes économiques qui sont très dures pour le pays, et l’Iran est affaibli de l’intérieur avec une population qui est contre le régime des mollahs au pouvoir. »
Cette série d’attaques a frappé l’usine d’enrichissement d’uranium de Natanz, au moins 6 bases militaires autour de Téhéran, ainsi que des résidences dans des complexes ultra-sécurisés abritant des commandants militaires. Le chef d’état-major Mohammed Bagheri a d’ailleurs été tué.
Cette capacité à atteindre des hauts dignitaires du régime est la spécialité israélienne pour le spécialiste des questions du désarmement : « c’est préparé très en avance, on en parlait déjà il y a 4 ou 5 ans quand j’étais en Israël. Leur méthode c’est que vous avez les chefs qui sont tués et ensuite des bombardements sur les populations. Pour les ennemis d’Israël c’est très déstabilisant. »
Il conclut sur une analyse de la réplique iranienne : « À mon avis, l’Iran c’est 88 millions d’habitants qui savent se battre qui ne sont pas près d’arrêter, donc on s’attend à une semaine de très forte intensité et ensuite on verra bien. »
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