De plus en plus d’entrepreneurs israéliens du secteur de la haute technologie choisissent New York comme plaque tournante pour développer leurs activités aux États-Unis. En effet, les perturbations dans les transports causées par la guerre contre le Hamas à Gaza, qui dure depuis près de deux ans, ainsi que d’autres obstacles, ont compliqué l’obtention d’investissements étrangers et le développement de leurs activités.
Selon un nouveau rapport du fonds de capital-risque 97212 Ventures, New York compterait désormais environ 560 start-ups privées fondées par des Israéliens. L’an dernier, ce nombre s’élevait à 450 entreprises, publiques et privées confondues, selon les données d’Israel Mapped in NY, un groupe qui recense les entreprises israéliennes dans cette mégapole.
« Nous assistons depuis un an à une croissance spectaculaire du nombre de fondateurs de start-up israéliens qui s’installent dans la Grosse Pomme », a déclaré Eyal Bino, fondateur de la société new-yorkaise 97212 Ventures, dans une interview accordée au Times of Israel.
« Les fondateurs qui lèvent leur premier financement s’installent à New York plus rapidement que jamais pour établir une base aux États-Unis, généralement six à douze mois après avoir recruté une équipe de R&D en Israël. »
Depuis le déclenchement de la guerre consécutive au pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023, les start-up israéliennes ont du mal à attirer les financements indispensables, et doivent également faire face aux perturbations opérationnelles causées par le service militaire prolongé, les annulations de vols et la prudence des investisseurs internationaux.
Comme les compagnies aériennes étrangères ont interrompu ou limité leurs vols vers Israël pour la majeure partie de la guerre, ce qui a rendu difficile la conduite des affaires et la levée de capitaux, de nombreuses start-up et entreprises high-tech israéliennes ont encouragé leurs employés, souvent des commerciaux et des responsables marketing, à se relocaliser sur leurs marchés cibles aux États-Unis.
Eyal Bino, fondateur du fonds de capital-risque 97212 Ventures, basé à New York. (Crédit : Autorisation)
« Avec les progrès rapides de l’intelligence artificielle et la concurrence accrue dans presque tous les domaines technologiques, les start-up doivent se développer plus rapidement et se rapprocher de leurs clients », a expliqué Bino.
« Il est difficile pour les entrepreneurs israéliens de le faire via Zoom ou de se rendre à New York tous les quelques mois, surtout quand il y a des problèmes de transport et que les billets sont chers. Il est donc plus logique de déménager rapidement. »
Le rapport du fonds 97212 révèle que 30 % des entreprises créées par des Israéliens installés à New York sont des start-ups en phase de démarrage. En termes de secteurs d’activité, 60 start-ups sont spécialisées dans la cybersécurité et les autres opèrent dans les domaines de l’IA, des logiciels d’entreprise, des technologies financières et des services financiers, a détaillé Bino. Près de 15 % de ces start-ups ont une femme parmi leurs fondateurs.
Sur les 560 start-ups fondées par des Israéliens et basées dans cette ville, 27 sont des licornes, soit des entreprises évaluées à plus d’un milliard de dollars, contre cinq en 2019. À l’échelle de l’État, la Californie compte le plus grand nombre de licornes fondées par des Israéliens aux États-Unis, avec 35 entreprises.
New York est devenue une plaque tournante mondiale pour les start-up et les sociétés fondées par des Israéliens qui cherchent à dépasser le cadre restreint du marché intérieur israélien et à se développer sur le marché américain. Selon Bino, cette ville est un pôle technologique de premier plan pour les entrepreneurs israéliens, car elle offre à leurs entreprises un accès aux marchés publics américains, à un plus grand nombre d’investisseurs et de clients, notamment américains, ainsi qu’aux fonds de capital-risque basés aux États-Unis.
« Si auparavant, la Silicon Valley était la principale destination des start-ups israéliennes, notamment des entreprises du secteur informatique, il ne fait plus aucun doute que beaucoup d’entre elles privilégient désormais New York : le décalage horaire, la communauté d’entrepreneurs israéliens, l’accès facile aux capitaux et aux clients, ainsi qu’un écosystème florissant », a expliqué Bino.
Plus de 20 000 Israéliens ont élu domicile à New York. De plus, selon la New York City Economic Development Corporation (NYCEDC), la ville compte la plus grande population juive de toutes les zones métropolitaines du monde en dehors d’Israël. Elle abrite également plus de 25 000 start-up et plus de 300 sociétés de capital-risque.
« Ce que nous constatons dans le milieu technologique new-yorkais, c’est un grand respect pour les entrepreneurs israéliens, qui ont su persévérer malgré ces deux dernières années particulièrement difficiles », a déclaré Bino.
Fondé en 2022, 97212 Ventures est un fonds de 20 millions de dollars qui investit dans des start-up israéliennes en phase de démarrage et les aide à s’implanter sur le marché américain pour développer leurs activités.
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