La Coalition Israélienne Face à l’Épreuve : Entre Concessions et Fragilité Politique
La signature récente d’un accord entre Israël et le Hamas a révélé les tensions latentes au sein de la coalition dirigée par Benjamin Netanyahu. Cet accord, bien qu’essentiel pour libérer des otages israéliens, a suscité une opposition farouche parmi certains alliés clés du Premier ministre, mettant en lumière les divisions internes et les défis croissants auxquels le gouvernement est confronté.
Un Accord sous Pression Internationale
Malgré les critiques virulentes des ministres Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, Netanyahu n’avait que peu d’alternatives. L’élection de Donald Trump à la présidence américaine et son retour imminent à la Maison-Blanche ont exercé une pression considérable sur le Premier ministre israélien. Trump a exigé que cet accord humanitaire soit conclu rapidement, dictant un calendrier qui ne laissait aucune place à l’hésitation. Contrairement à Joe Biden, l’approche de Trump ne tolère aucun délai, imposant une nouvelle dynamique dans les relations entre Israël et son principal allié stratégique.
Malgré ces contraintes, l’entourage de Trump a tenté de rassurer les dirigeants israéliens : « Si Israël doit retourner à Gaza, nous serons à ses côtés. Le Hamas ne survivra pas en tant qu’entité militaire et ne contrôlera pas Gaza », a déclaré Mike Waltz, conseiller à la sécurité nationale.
Des Promesses Brisées et des Alliés Mécontents
L’accord viole plusieurs engagements antérieurs de Netanyahu, notamment la non-libération de prisonniers palestiniens et l’absence de retrait des zones stratégiques telles que l’axe de Philadelphie. Ces concessions ont exacerbé la colère des partenaires d’extrême droite de la coalition, particulièrement Smotrich et Ben Gvir. Ce dernier a menacé de quitter le gouvernement tout en laissant la porte ouverte à un éventuel retour si la guerre reprend.
Smotrich, de son côté, a choisi une approche plus prudente. Bien qu’opposé à l’accord, il a préféré obtenir des garanties de Netanyahu pour préserver l’intégrité de la coalition. Ces garanties lui permettent de se présenter comme un défenseur des intérêts de sa base électorale tout en évitant un effondrement du gouvernement.
Une Coalition Fragile et de Nouveaux Défis
Même sans le soutien de Ben Gvir, la coalition dispose d’une majorité grâce au renfort d’Idan Roll, ancien membre de Mish Atid, qui a choisi d’agir de manière indépendante à la Knesset. Toutefois, cette stabilité apparente masque des fractures profondes. La loi controversée sur l’exemption de la conscription, défendue par les partis ultra-orthodoxes, menace de raviver les tensions internes. Pour eux, cette loi est une pierre angulaire non négociable de leur participation au gouvernement.
Face à cette situation, Netanyahu devra une fois de plus user de son habileté politique pour naviguer entre les exigences contradictoires de ses partenaires et les impératifs de gouvernance.
L’Option Saoudienne : Une Échappatoire Politique ?
Dans ce contexte tendu, Netanyahu pourrait chercher à détourner l’attention des crises internes en poursuivant un objectif diplomatique majeur : la normalisation des relations avec l’Arabie saoudite. Les discussions avec Riyad, combinées à une éventuelle reconnaissance de leur rôle dans la fin du conflit à Gaza, pourraient offrir au Premier ministre une opportunité inestimable.
Une telle percée diplomatique, perçue comme un triomphe historique pour Israël, pourrait renforcer Netanyahu sur le plan intérieur, éclipsant les controverses et consolidant sa position face aux défis politiques.
Entre les pressions internationales, les divisions internes et les enjeux stratégiques, Netanyahu évolue sur une corde raide. Sa capacité à maintenir l’équilibre entre concessions et leadership déterminera non seulement l’avenir de sa coalition, mais aussi celui de la politique israélienne dans une région en pleine mutation. Une chose est sûre : chaque décision prise dans les semaines à venir pourrait redéfinir les alliances et les priorités de l’État hébreu.
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