Netanyahu et Trump face au dossier Gaza

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Netanyahu et Trump face au dossier Gaza

La rencontre prévue en Floride entre Benjamin Netanyahu et Donald Trump s’annonce comme un moment clé pour l’avenir de la bande de Gaza. Au cœur des échanges figure un dossier particulièrement sensible : la mise en place d’une force internationale de stabilisation destinée à opérer à Gaza dans l’après-guerre. Ce projet, porté par l’administration américaine, vise à associer plusieurs pays afin d’assurer un cadre sécuritaire transitoire, tout en répondant aux lignes rouges israéliennes et aux réticences du monde musulman.

Depuis plusieurs semaines, Washington multiplie les contacts diplomatiques pour convaincre des États de participer à cette future force. L’objectif affiché est de créer une coalition suffisamment large pour garantir une présence crédible sur le terrain, sans donner l’impression d’une occupation directe. Toutefois, la définition du mandat, de la durée et des responsabilités reste floue, ce qui freine encore les engagements formels.

Dernier pays en date à s’être manifesté : le Pakistan. Son ministre des Affaires étrangères, Ishaq Dar, a déclaré que son pays était prêt à rejoindre une force de maintien de la paix à Gaza, tout en excluant toute participation au désarmement du Hamas. Cette prise de position souligne les limites de l’engagement pakistanais. Puissance musulmane de près de 250 millions d’habitants, dotée de l’arme nucléaire et sans relations diplomatiques officielles avec Israël, le Pakistan avance avec prudence dans un environnement régional complexe.

Des analystes israéliens estiment que cette ouverture reflète surtout la volonté d’Islamabad de renforcer ses liens avec Washington. Selon Institut d’études de sécurité nationale, ce type de démarche s’inscrit dans une logique diplomatique plus large, mais soulève des doutes quant à la fiabilité d’un engagement sur le long terme. Les États-Unis doivent ainsi jongler entre les attentes d’Israël, les sensibilités des pays musulmans et les intérêts parfois contradictoires des participants potentiels.

Au-delà du Pakistan, plusieurs États ont manifesté, à des degrés divers, leur intérêt. L’Indonésie apparaît comme l’un des candidats les plus déterminés, ayant indiqué être prête à envoyer des troupes sous réserve d’une coopération arabe et d’une approbation israélienne. La Turquie, de son côté, voit dans cette force une opportunité d’accroître son influence régionale. Israël s’y oppose fermement et a clairement fait savoir à la Maison-Blanche qu’une présence turque à Gaza constituerait une ligne rouge.

En Europe, la Grèce a publiquement évoqué la possibilité de participer, notamment via l’envoi d’unités du génie, tandis que l’Italie s’est dite prête à « faire sa part » dans un cadre multilatéral. Chypre se montre ouverte à l’idée, mais conditionne sa décision à la clarification du mandat. L’Australie, quant à elle, a confirmé des discussions préliminaires avec les Américains, sans engagement formel à ce stade. L’Azerbaïdjan, initialement intéressé, semble s’être retiré face au manque de visibilité sur les missions exactes de la force.

Pour l’administration américaine, l’enjeu est double : éviter un vide sécuritaire à Gaza après la guerre et empêcher que le territoire ne retombe rapidement sous le contrôle de groupes armés. Pour Israël, la priorité reste la sécurité et le refus de toute configuration susceptible de renforcer indirectement le Hamas ou des acteurs hostiles. La rencontre Netanyahu-Trump doit donc permettre de tester la faisabilité politique de cette force internationale et d’esquisser les contours d’un compromis acceptable.

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