Netanyahou et Trump face au dossier iranien
À l’approche d’une rencontre stratégique aux États-Unis, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou s’apprête à soumettre à son homologue américain Donald Trump une série de scénarios militaires visant l’Iran. Cette initiative intervient dans un contexte de tensions renouvelées, marqué par les inquiétudes croissantes de Jérusalem face à l’accélération du programme de missiles balistiques iranien.
La réunion entre les deux dirigeants est prévue fin décembre à Mar-a-Lago, en Floride. Netanyahou, qui devrait passer plusieurs jours sur le sol américain, entend placer la question balistique au cœur des échanges. Selon des informations relayées par des médias américains, le chef du gouvernement israélien considère que cette menace a pris le relais du dossier nucléaire comme principal facteur d’instabilité régionale.
Du point de vue israélien, l’évolution du programme iranien depuis la fin de l’opération « Éveil du lion », menée en juin dernier, suscite une vigilance accrue. Si cette séquence militaire a, selon Washington, permis de neutraliser les capacités nucléaires de Téhéran, elle n’aurait pas freiné de manière décisive la dynamique balistique. Au contraire, plusieurs évaluations estiment que la production de missiles iraniens pourrait atteindre des volumes particulièrement élevés, renforçant la capacité de dissuasion et de projection de l’Iran.
Netanyahou compte ainsi faire valoir que cette menace ne se limite pas à la sécurité d’Israël. Lors de ses échanges avec Trump, il devrait souligner que la prolifération balistique iranienne représente un risque régional plus large, susceptible de toucher directement les intérêts américains et ceux de leurs alliés au Moyen-Orient. L’argument central repose sur l’idée qu’une capacité de production massive permettrait à Téhéran non seulement de menacer ses adversaires, mais aussi de mieux protéger ses infrastructures stratégiques.
De son côté, la Maison-Blanche maintient une position ferme sur le volet nucléaire. Selon l’administration américaine, les frappes menées en juin dans le cadre de l’opération « Midnight Hammer », en coordination avec les actions israéliennes, auraient éliminé les capacités nucléaires opérationnelles de l’Iran. Des confirmations auraient été apportées à la fois par l’Agence internationale de l’énergie atomique et par les autorités iraniennes elles-mêmes.
Cependant, pour les responsables israéliens, le déplacement du centre de gravité vers le balistique impose une réévaluation des options militaires. Un ancien haut responsable de la sécurité a récemment estimé qu’Israël dispose d’une supériorité militaire nette, tout en reconnaissant que l’arsenal de missiles iraniens reste un défi majeur. Lors des frappes précédentes, certaines capacités auraient échappé à la destruction, laissant subsister une marge de manœuvre dangereuse pour Téhéran.
Ce n’est pas la première fois que Netanyahou présente des scénarios d’action à Washington. Avant les opérations de juin, Israël avait déjà soumis quatre options distinctes, allant d’une frappe israélienne menée en autonomie à une intervention américaine de grande ampleur. C’est finalement une action coordonnée qui avait été retenue, illustrant le degré de coopération stratégique entre les deux pays.
La rencontre de Mar-a-Lago pourrait donc marquer une nouvelle étape dans cette coordination. En exposant différentes hypothèses de frappes ou de pressions militaires ciblées, Netanyahou cherche à obtenir un soutien clair des États-Unis face à ce qu’il considère comme une menace immédiate. L’enjeu dépasse la simple dissuasion : il s’agit, pour Israël, de convaincre son principal allié que le temps joue désormais en faveur de l’Iran si aucune action supplémentaire n’est envisagée.
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