Netanya fait ses adieux à Miriam

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Netanya fait ses adieux à Miriam

Des milliers de personnes se sont rassemblées au stade municipal de Netanya, aujourd’hui rebaptisé à son nom, pour dire adieu à Miriam Feirberg-Ikar. La maire emblématique, décédée vendredi matin à son domicile à l’âge de 74 ans après deux ans de lutte contre une grave maladie, a dirigé sans interruption la ville depuis 1998. Rarement une figure de la vie municipale israélienne aura autant marqué le visage de sa ville, au point que son nom est désormais indissociable de Netanya.

La cérémonie a commencé dans une atmosphère lourde d’émotion. Son époux, Roni Ikar, a décrit devant la foule non pas la « maire de fer », mais l’épouse tendre qu’il avait rencontrée à 52 ans : un quart de siècle de vie commune, de complicité et de chaleur. Il a rappelé une femme attentive, présente pour ses enfants comme pour les siens, une grand-mère qui savait écouter, encourager et soutenir. Malgré la maladie, a-t-il confié, elle s’est comportée en lionne, refusant de se laisser définir par son état et continuant à servir la ville jusqu’au bout.

Le Premier ministre Binyamin Netanyahou, qui a écourté la réunion du gouvernement pour assister aux funérailles, a salué une « légende municipale », une dirigeante locale hors norme. Il a rappelé le parcours de son père, ancien combattant de l’Irgoun qui avait tu son engagement par prudence, là où sa fille a toujours affiché ouvertement ses convictions nationales et son appartenance au Likoud. Pour le chef du gouvernement, Miriam Feirberg-Ikar incarnait une fidélité assumée à ces valeurs, au service d’une ville souvent confrontée à des défis sécuritaires et sociaux.

Le ministre de la Défense Israël Katz a, lui, insisté sur l’empreinte concrète laissée sur le paysage urbain : « Chaque ville finit par ressembler à son maire », a-t-il rappelé, en soulignant combien Netanya s’est transformée en une cité plus belle, plus attractive, grâce à la détermination de sa dirigeante. Pendant 27 ans, elle a été la force motrice derrière de nombreux projets de rénovation, de développement du front de mer et de promotion du sport et de la culture, au point que le stade de la ville porte désormais son nom. (ynetglobal)

Au-delà des hommages, la trajectoire de Miriam Feirberg-Ikar raconte aussi celle d’une Israëlienne issue de la classe moyenne qui a gravi un à un les échelons du service public. Née à Acre en 1951, elle a déménagé enfant à Netanya. Formée à Bar-Ilan en sociologie, criminologie et travail social, elle a commencé sa carrière comme assistante sociale, puis a dirigé les services sociaux municipaux avant d’entrer en politique. Élue maire en 1998, première femme à ce poste à Netanya, elle a été réélue sans discontinuer, devenant l’une des plus anciennes maires du pays.

Ses premières années à la tête de la ville ont été marquées par la lutte contre le crime organisé et une vague d’attentats qui ont frappé Netanya au début des années 2000. Elle s’est forgé une réputation de dirigeante intransigeante, n’hésitant pas à affronter publiquement des figures du milieu, qu’elle accusait de « poignarder Netanya dans le dos ». Parallèlement, elle a encouragé la construction de nouveaux quartiers, la modernisation du front de mer et la promotion de grands événements sportifs, faisant de la ville une destination touristique et résidentielle recherchée.

Son parcours n’a pas été exempt de turbulences : dans les années 2010, elle a fait l’objet d’enquêtes pour soupçons de corruption liés à des projets immobiliers, qui ont conduit à son arrestation en 2016. Après plusieurs années de procédure, le dossier a été finalement classé sans suite en 2019, faute de preuves suffisantes, et aucune mise en examen n’a été retenue contre elle. Cette épreuve, loin de mettre un terme à sa carrière, n’a pas empêché sa réélection et a renforcé l’image d’une responsable politique décidée à poursuivre sa route malgré la controverse.

Ses enfants, Tzafrir et Tal, ont rappelé une autre facette : celle d’une mère et d’une grand-mère attentive, capable de trouver du temps malgré un agenda écrasant. Son fils a souligné qu’au lendemain du 7 octobre, alors que le pays était sous le choc, elle visitait les familles endeuillées et les blessés, tout en gardant pour elle l’annonce de sa propre maladie. Sa fille a décrit une femme à la fois solide et profondément sensible, « mère de Netanya » aux yeux des habitants, mais avant tout mère au sein du foyer. Dans les tribunes du stade qui porte désormais son nom, cette dimension intime se mêlait à l’hommage public : celui rendu à une femme qui, pendant près de trois décennies, aura été le visage – et souvent la voix – d’une ville entière.

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