Négociations dans l’impasse à Doha
Israël suspend les négociations sur les otages au Qatar : retour à la case départ
Israël a décidé de rappeler la majorité de sa délégation en charge des négociations sur les otages depuis Doha, capitale du Qatar. Ce retrait partiel, révélé par des sources au Jerusalem Post, intervient dans un climat de blocage persistant avec le Hamas, qui ne montre, selon les autorités israéliennes, aucune volonté d’avancer vers un compromis.
D’après les mêmes sources, une réévaluation globale du processus de négociation est désormais en cours à Jérusalem. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a ainsi mis fin mardi à la présence prolongée de hauts négociateurs à Doha, dont Gal Hirsch et un autre représentant clé identifié par la lettre « M ». Lundi soir, pourtant, le chef du gouvernement avait autorisé une extension de 24 heures du séjour des émissaires israéliens, souhaitant éviter toute perception diplomatique négative vis-à-vis de Washington. « Nous restons pour ne pas froisser les États-Unis. Ce serait mal perçu qu’Israël quitte la table avant le Hamas », confiait alors un haut responsable au média public israélien Kan.
Ce changement de cap traduit un profond scepticisme du côté israélien quant aux intentions réelles du Hamas. Un responsable de l’équipe de négociation a indiqué que « le Hamas attend des garanties américaines en faveur d’une fin complète de la guerre », condition posée comme préalable à tout accord. Une exigence jugée inacceptable par Jérusalem, qui considère qu’aucune avancée n’est possible dans ces conditions.
Le Forum des familles des otages, collectif regroupant les proches des captifs toujours détenus par le Hamas, a exprimé sa profonde détresse face à la suspension des pourparlers. Dans un communiqué, le groupe a fait part de son « immense douleur », tout en assurant qu’il poursuivrait ses efforts « jusqu’à ce que le dernier otage soit de retour ».
Malgré ce repli tactique, Israël maintient une présence réduite au Qatar. Cette équipe resserrée a pour mission de faire passer un message clair aux partenaires internationaux, notamment aux États-Unis : Israël reste disposé à poursuivre les négociations, à condition qu’un changement de posture se manifeste du côté du Hamas.
Ce développement survient alors qu’un rare geste humanitaire a eu lieu en début de semaine : cinq camions d’aide ont été autorisés à pénétrer dans la bande de Gaza, une première en deux mois. Cette ouverture, bien que modeste, montre qu’Israël ne ferme pas totalement la porte à une désescalade, mais elle n’a pas suffi à relancer le dialogue sur le sort des otages.
La dynamique actuelle traduit donc un essoufflement des discussions. « Le processus est épuisé », aurait confié un proche de Netanyahou au Jerusalem Post, résumant l’état d’esprit dominant dans les cercles décisionnels israéliens.
Le retour à Tel Aviv des figures de proue des négociations marque une pause stratégique, dans l’attente d’un éventuel signal de la part du Hamas ou de ses médiateurs. Une chose semble acquise : tant que les positions resteront figées, aucune avancée décisive ne pourra être enregistrée.
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